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Le - « Fin 2018, il y aura 40 000 réservistes »

« Fin 2018, il y aura 40 000 réservistes »

|Propos recueillis par Jean-Marc Ducos|21 septembre 2016, 7h00|

Paris (VIIIe), le 15 septembre. Le général d’armée Richard Lizurey a pris ses fonctions le 1er septembre dernier. LP/OLIVIER CORSAN

Le nouveau numéro un de la gendarmerie nationale, le général Richard Lizurey, détaille ses priorités pour les 125 000 gendarmes et réservistes.

Il connaît tous les dossiers pour avoir été pendant quatre ans le précieux numéro deux de la gendarmerie nationale. Depuis quelques jours, il en est le numéro un. Le général d’armée Richard Lizurey, 57 ans, a pris le commandement des 125 000 personnels d’active et de réserve de la gendarmerie, succédant à Denis Favier parti prendre en charge la sécurité chez Total. Fines lunettes sur un regard vif, le général Lizurey plaide pour une coopération sans faille avec tous les autres services de sécurité : il entend bien mettre le gendarme de brigade au centre de la chaîne du renseignement.

Où en est aujourd’hui le niveau de menace, alors que Paris vient d’échapper à un nouvel attentat ?

R.L. La menace est au niveau maximal. Le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur l’ont encore rappelé. La mobilisation est permanente, et se fait en lien avec toutes les institutions qui concourent à la sécurité au quotidien. Cette coopération s’est d’ailleurs amplifiée. La lutte antiterroriste est aujourd’hui devenue un métier central de l’ensemble de la gendarmerie, y compris pour la plus petite de nos brigades de province. Le renseignement est à la base de ce combat. La gendarmerie, grâce à son maillage territorial, est capable de capter des signaux faibles qui seront exploités et transmis aux services spécialisés. Il faut une chaîne pour analyser, décrypter et exploiter le renseignement et le faire remonter. C’est une priorité absolue.

Avez-vous tous les moyens utiles ?

Un effort important a été réalisé ces quatre dernières années. En 2016, nous recrutons 2 300 personnels de plus. C’est du jamais-vu. Nous allons aussi livrer cette année 3 000 véhicules à nos unités. Les armes, les gilets pare-balles sont en cours de dotation. D’autres moyens supplémentaires ? On y réfléchit : pourquoi pas augmenter le nombre de PSIG Sabre (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) demain ? Sont-ils bien positionnés ? Des étapes ont été décidées dans l’urgence après les événements tragiques, mais il faut évoluer en permanence. Rien n’est figé. Nous pouvons aussi compter sur les réservistes de la gendarmerie. Il s’agit des gens du coin qui connaissent bien leur région.

Ces réservistes, combien sont-ils ?

Sans eux, la gendarmerie ne pourrait pas fonctionner. Ils sont essentiels. Tous les jours, il y a 3 000 réservistes sur le terrain. Nous sommes montés jusqu’à 4 000 au mois d’août. Fin 2018, on devra atteindre les 40 000 réservistes avec 4 000 d’entre eux présents chaque jour à nos côtés. Cela bénéficiera à la protection des biens et des personnes. La lutte contre la délinquance répond à une loi : celle de la présence et du contact avec la population. Là aussi, il s’agit de déceler les phénomènes délictuels, pour prévenir mais aussi interpeller. Il faut là aussi travailler sur les territoires avec l’ensemble des services qui s’y trouvent, la police nationale, les polices municipales, les élus, mais aussi la sécurité privée.

Quelle est votre première priorité pour la gendarmerie ?

Travailler dans la profondeur des territoires justement. L’ADN de la gendarmerie, c’est la proximité. Et cette proximité, c’est la brigade territoriale. Le gendarme de brigade, c’est notre capteur de base. Il a toutes les missions. Son métier, c’est d’aller au contact de la population et cela se fait dans la durée et pas une fois de temps en temps car il est aussi à l’origine de tout le travail de recueil de renseignements.

Si vous deviez convaincre un jeune de devenir gendarme, que lui diriez-vous ?

Si vous souhaitez protéger vos concitoyens, vous êtes le bienvenu. Etre gendarme, c’est un choix de vie. C’est également trouver la satisfaction du devoir accompli. Et on ne s’ennuie jamais. Moi, à l’âge de 13 ans, je voulais devenir motocycliste de la gendarmerie…

Le Parisien

Sourcewww.leparisien.fr
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