Exercices de haut vol au-dessus de Barèges
Sécurité – Montagne
Le peloton de gendarmerie de haute montagne a simulé, hier matin, deux manœuvres périlleuses mais ordinaires : le treuillage d’une équipe pour secourir un free-rider dans un couloir et la recherche de victimes d’avalanche.
Un peu moins de 10 heures, hier matin, lorsque l’hélicoptère de la gendarmerie s’arrache au-dessus du pic de Campana. Dans le couloir, plusieurs dizaines de mètres en contrebas, un free-rider est en difficulté, accidenté près de la paroi. Aujourd’hui, il ne s’agit que du scénario d’un exercice. Mais le secours est, lui, bien réel pour les hommes du PGHM de Pierrefitte-Nestalas. Un premier secouriste est treuillé auprès du skieur. «La victime souffre de traumatismes au dos et à la jambe», crache la radio à partir de laquelle le gendarme réclame l’envoi d’un secouriste supplémentaire, du médecin qui se trouve à bord et de matériel. Chose faite quelques instants plus tard. «Pas de perte de connaissance. Indice de douleur de 4 sur 10. Genou touché», détaille le bilan du médecin. L’individu est positionné sur la perche au bout du treuil, équipée de coque de maintien pour le dos et les jambes, d’appareillage à oxygène et d’une sorte de «gouvernail» pour éviter de partir en vrille. Quelques minutes auront suffi à mettre le skieur hors de danger. «Je suis admirative de cet esprit d’équipe, de ce professionnalisme, au moment où commencent les vacances», avoue la préfète, postée sur un promontoire.
Indispensable compagnon
Plus bas, c’est une avalanche qui a emporté un skieur sur les pistes du Grand Tourmalet. Après un survol de la zone, «Caïro», malinois de 3,5 ans, investit le terrain sous les consignes de son maître-chien Julien Hamard. Instantanément, le chien se dirige vers le sac et le ski qui affleurent. L’odeur relevée, triée, «Caïro» remonte immédiatement cette piste. Le chien s’immobilise quelques dizaines de mètres plus loin, au pied d’un amas de neige. Ses aboiements alertent Julien qui accourt pour soutenir l’effort de «Caïro». Ce dernier hisse avec véhémence la victime hors de la neige. «Ce qui est important, ce sont les délais, avoue Jean-Paul Bonzoms, l’autre maître-chien. On court contre la montre. Du coup, le chien est primordial. Il permet de ratisser l’équivalent d’un terrain de foot en dix minutes quand il faut quatre heures à une équipe humaine.» Julien Hamard abonde : «Le chien, il ne se trompe jamais. Il se donne toujours à 200 %».
Deux démonstrations bien menées pour une opération de communication réussie pour les hommes du PGHM (15 gendarmes), pilotés par le lieutenant Jean-Marc Bougy et l’adjudant-chef Lionel Loussalez. «Ce sont des opérations simples du quotidien, mais qu’il faut parfaitement maîtriser pour les mener dans des conditions plus difficiles qu’aujourd’hui, résumait le chef du PGHM. Nous devons être prêts pour l’afflux touristique des vacances et répondre à toutes les pratiques de la montagne.» D’autant que l’enneigement déficitaire depuis le début de l’hiver pourrait pousser certains pratiquants à repousser les limites. «C’est une crainte d’autant plus marquée que cette neige rend les conditions compliquées et les interventions plus techniques, reprend le lieutenant Bougy. Néanmoins, si l’on prépare bien sa sortie, que l’on s’équipe, la montagne reste un bel espace de liberté.»
Profitez en toute sécurité !
La montagne nécessite une bonne connaissance du milieu et des pratiques. Avant une sortie, mieux vaut consulter le bulletin météorologique, s’informer auprès des forces de l’ordre, des guides ou des pisteurs, préparer son itinéraire correctement, éviter de partir seul et informer un proche de sa sortie, disposer du matériel adapté et notamment des piolets et des crampons pour ceux qui souhaitent s’aventurer loin des pistes, consulter le bulletin de risque avalancheux, être en bonne forme physique et se munir d’un détecteur de victimes d’avalanches, d’une pelle et d’une sonde.