Enfants maltraités : comment recueillir la parole des victimes ?
En France, des unités spécialisées ont un personnel formé pour s’adresser aux enfants victimes de violences, pour que leur parole puisse se libérer et que leur témoignage compte.
Mis à jour le 21/10/2019 | 23:27
publié le 21/10/2019 | 23:08
Il est souvent difficile de recueillir le témoignage et la parole des enfants victimes de violences. France 3 est allée dans une des 60 unités spécialisées à l’hôpital d’Évreux (Eure). Psychologues et gendarmes y sont formés à aider les enfants à mettre des mots sur ce qu’ils vivent ou subissent dans le huis clos familial. Une fillette de 4 ans est accueillie, et une psychologue s’assure d’abord qu’elle est en capacité de répondre aux gendarmes. Un contexte loin de celui d’une brigade de gendarmerie.
Amener l’enfant à se confier sans suggérer le sujet
Pourtant, une gendarme veut entendre la fillette dans une affaire de soupçons d’agressions sexuelles. Derrière une vitre sans teint, une psychologue assiste à l’entretien. Après plusieurs questions infructueuses, la gendarme aborde plus directement la question. Et la fillette répond : « Il voulait embêter la nénette de moi », raconte-t-elle, avant de dire qu’elle n’a pas envie d’en parler plus en avant. En amont, les intervenants sont formés afin de recueillir le témoignage de l’enfant, sans suggérer les faits en amont, pour ne pas mettre en cause le témoignage de la victime.