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En patrouille avec les gendarmes pour contrôler les cyclistes

Le groupe de jeunes cyclistes est contrôlé à la sortie de la discothèque. Une des jeunes femmes est positive et devra attendre que son alcoolémie descende pour pouvoir rentrer à Loix avec ses camarades. Elle écopera d’une amende de 90 €. Photos V.V.

En patrouille avec les gendarmes pour contrôler les cyclistes – 7 août 2019

Nous avons suivi les gendarmes en patrouille de nuit devant la discothèque La Pergola dans la nuit du 3 au 4 août. Objectif : contrôler les cyclistes et les automobilistes.

Rendez-vous est fixé à 3h45 devant la gendarmerie de Saint-Martin-de-Ré, dans la nuit du samedi 3 au dimanche 4 août. Les gendarmes s’attendent à beaucoup d’affluence en boîte de nuit, donc à beaucoup d’infractions. Direction la discothèque La Pergola à La Couarde avec deux véhicules de gendarmerie. Au parking du Peu Ragot, les forces de l’ordre garent leurs voitures, dont une est équipée de l’éthylomètre embarqué qui permet de vérifier le véritable taux d’alcool des contrevenants, une fois qu’ils ont été détectés positifs.
Mais le dispositif des gendarmes n’est pas celui qui était prévu à l’origine. Il est allégé. Un événement plus grave nécessite le départ de l’autre voiture sur une autre commune de l’île de Ré. Il y a une suspicion de viol. Et si les contrôles routiers font partie des missions estivales des “bleus”, les interventions sur des faits plus graves restent le cœur de leur métier. Des renforts de la brigade mobile et de la brigade cynophile partent sur l’autre fait après un rapide briefing.
À proximité de la discothèque, les premiers “clients” ne tardent pas à sortir. Ils sont trois, deux jeunes filles et un garçon nommé Arthur, qui arrivent en chantant sur leurs bicyclettes. Le gendarme leur demande de se ranger sur le côté, ils doivent souffler dans une espèce de grosse pipette, un éthylotest qui détermine simplement s’ils sont alcoolisés. Les trois jeunes gens disent avoir bu un peu de vodka. Si l’éthylotest est négatif pour deux d’entre eux, en revanche, il est positif pour la troisième. La jeune fille est amenée jusqu’à la voiture des gendarmes où son taux d’alcool va être précisé par l’éthylomètre embarqué. Son taux est inférieur à 0,5 g, néanmoins, elle n’est pas autorisée à remonter sur son vélo. Les trois jeunes gens ont 18 ans, ils viennent de la région parisienne, ils sont en vacances dans une maison de famille à Loix. Arthur est surpris : “Je ne pensais pas que l’on pouvait être contrôlé à vélo”, dit-il.
90 euros d’amende
Sa camarade, elle, doit de nouveau souffler dans la pipette vingt minutes plus tard. Entre-temps, le gendarme, bienveillant, l’a incitée à marcher en respirant bien fort et à ne pas fumer, la cigarette n’aidant pas à faire baisser le taux d’alcool. Eurêka ! Son alcoolémie a enfin baissé. Elle ne peut toujours pas partir et doit donner ses papiers. Elle est verbalisée d’une amende de 90 €. Les trois jeunes gens repartent une heure plus tard vers Loix, le vélo à la main.
Un autre cycliste est lui aussi incité à souffler dans la pipette. Il accompagne des amis qui, eux, sont à pied. Il est positif et ne comprend pas que les gendarmes le retiennent. Il s’énerve, à peur de perdre son permis car, dit-il, il travaille comme mécanicien sur des courses de voitures et sans son permis, point de travail. Comme il est alcoolisé, il n’entend pas le représentant des forces de l’ordre qui lui explique que l’alcoolémie à bicyclette n’aura aucune conséquence sur un possible retrait de points. Pour le jeune homme, c’est la fin du monde. Le ton monte un peu.
Le capitaine Blondron, commandant de la compagnie de La Rochelle, a finalement rejoint le contrôle de sécurité routière. Ses collègues de la brigade de recherche ont maintenant pris en charge la victime de l’autre fait plus grave qui avait mobilisé une partie des gendarmes prévus à la sortie de la boîte de nuit.
Les automobilistes contrôlés aussi
Des automobilistes sont contrôlés aussi et même en priorité. Ce n’est évidemment pas un privilège réservé aux cyclistes. Le conducteur d’une voiture est contrôlé à presque 2 g. Ce ressortissant belge et sa petite amie ont bu des “rhums arrangés” avouent-ils. Il a en vain essayé de trouver un taxi, sort son téléphone portable pour montrer aux gendarmes tous les appels qu’il a passés dans ce but. Sa voiture sera immobilisée sur le parking du Peu Ragot. Son retrait de permis est immédiat.
Un autre automobiliste a lui aussi été contrôlé positif mais à un taux inférieur à 0,5 g. Il a accompagné sa fille en discothèque et a bu deux verres. Bien qu’il soit allé se reposer pendant une heure et demie dans sa voiture en attendant la fermeture de la boîte de nuit, il a encore des traces d’alcool dans le sang. L’échange avec les gendarmes est convivial, surtout quand ce père de famille annonce qu’il est champion du monde de pizza. Au deuxième contrôle, son alcoolémie a baissé, il peut repartir, non sans s’être lui aussi acquitté d’une amende.
Plusieurs groupes, une vingtaine de jeunes gens au total, sont maintenant à l’arrêt de bus situé devant le parking du Peu Ragot. Deux bus du réseau de transports en commun de la Nouvelle-Aquitaine vont passer sans s’arrêter, suscitant l’indignation des jeunes, qui partent par groupes en levant le pouce. Il est 6h, les gendarmes vont lever le camp. Il y a un vide-greniers ce dimanche sur le parking du Peu Ragot et plusieurs personnes commencent à déballer leur stand.

Virginie Valadas

Source : www.pharedere.com

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