En juillet dernier, à la gendarmerie de Saint-Jean-de-Maurienne, un homme auditionné en garde à vue dans une affaire criminelle profitait d’une pause cigarette pour prendre la fuite, menottes aux poignets. Au moment où il était rattrapé, l’individu n’avait pas hésité à assener un coup de tête à un gendarme et à mordre jusqu’au sang le visage de son collègue.

Poursuivi pour « tentative d’évasion » et « violences sur personne dépositaire d’une autorité publique », Damien Sibille a été jugé jeudi après-midi par le tribunal correctionnel d’Albertville devant lequel il a reconnu les faits en les expliquant par le désir d’aller retrouver sa mère. « Au vu de votre casier judiciaire, vous avez manifestement un gros problème avec l’autorité. Il est maintenant temps de penser à vous mettre sur la bonne voie » lui a fait remarquer le président Jérôme Lazard.

« Il a eu un comportement complètement disproportionné »

Et le gendarme victime du coup de tête de s’exprimer : « il a eu un comportement complètement disproportionné par rapport à la manière dont on l’a traité toute la journée ». Le prévenu compte à son passif judiciaire plus d’une dizaine de condamnations dont la plupart pour des actes de violence. Dans ses réquisitions, au terme desquelles 10 mois ferme ont été demandés, le procureur Alice Juramy a mis l’accent sur la gravité des violences : « Quand on mord quelqu’un jusqu’au sang, on est déjà dans la sauvagerie. Je veux bien comprendre l’enfance chaotique du prévenu mais au bout d’un moment c’est d’abord la société qu’il faut protéger ».

En défense, Me Christophe Cossonnet a mis en avant la relation problématique entre son client et sa mère : « Il n’a pas été violent pour faire mal aux gendarmes mais juste pour s’enfuir afin d’aller voir sa mère qui est le grand problème de sa vie ».

Le prévenu a été condamné à huit mois de prison.