Loudéac : elle voulait être chanteuse, elle se retrouve trois fois médaillée dans la gendarmerie !
Graziella Gilles, de Loudéac, rêvait d’être chanteuse. Elle s’épanouit dans un tout autre domaine : la gendarmerie.
Publié le 6 Mai 21 à 17:37
Graziella Gilles, une jeune fille originaire de Loudéac (Côtes-d’Armor), démarre une carrière prometteuse dans la gendarmerie. Rien pourtant ne la prédestinait à devenir ce qu’elle est aujourd’hui : Gendarme adjointe volontaire. Elle rêvait de devenir chanteuse. Et beaucoup à Loudéac se souviennent de sa voix d’or, lorsqu’elle chantait avec son père ou qu’elle participait à des radio-crochets.
Elle s’en souvient parfaitement :
« C’est vrai, je voulais en faire mon métier. Mais mes professeurs m’ont convaincu que ce métier était plus qu’aléatoire… Et puis j’avais une autre idée en tête depuis toute petite. J’avais vu une photo de mon père en uniforme de la gendarmerie. Il avait en effet fait l’école de gendarmerie de Bergerac, mais avait ensuite changé de voie ».
Le déclic, il est arrivé avec les fameux attentats de Paris. Graziella a pris sa décision définitive en terminale.
Têtue et obstinée
En 2017, elle tente pour la première fois le concours de sous-officier. En vain. Elle se rabat alors sur celui de Gendarme Adjoint Volontaire :
« Je me disais que si j’y arrivais, ça me ferait une première expérience, et cela me permettrait aussi de voir si le métier me plaisait vraiment ».
Elle est reçue et intègre l’école de gendarmerie de Tulle (Corrèze) le 8 janvier 2018. 13 semaines plus tard, elle en sort 28e sur 104 et est affectée en Dordogne.
Elle a l’an passé repassé le concours de sous-officier et se retrouve sur la liste complémentaire des admissions. Têtue et obstinée comme savent l’être les Bretons, elle vient de se réinscrire pour le concours 2021.
Une volontaire exemplaire
Aujourd’hui, elle est affectée à la communauté de brigade de Thiviers, qui dépend de la compagnie de Nontron, dans le Périgord Vert. Et c’est à Nontron que le lieutenant-colonel Louis Pauty, commandant le groupement de gendarmerie de la Dordogne, lui a remis le 7 avril dernier, la médaille de bronze de la Défense nationale, en présence du chef d’escadron Damien Courton, commandant la compagnie de Nontron.
Deux lettres de félicitations
Et des récompenses, elle est en train d’en prendre l’habitude… Car même en temps que simple GAV, elle n’hésite pas à payer de sa personne. Le 29 juin 2020, elle reçoit une première lettre de félicitations.
« C’était pendant le premier confinement (le 25 mars). On a été appelés pour maîtriser un forcené qui menaçait les pompiers avec une arme. On est intervenus à quatre. Une collègue a pu discuter avec lui, et quand il a baissé sa garde, nous avons pu l’interpeller. » Ce que sa modestie l’empêche de dire, on le trouve sur la lettre de félicitations : « En la circonstance, ce militaire a fait preuve de sang-froid et de professionnalisme en participant avec détermination à l’interpellation d’un individu particulièrement dangereux ».
Bis repetitae
10 août 2020, deuxième lettre de félicitations. « le 26 mai, suite à la commission d’une filouterie de carburant (…) le brigadier Graziella Gilles participe à sa poursuite ». L’homme commet alors de multiples infractions routières. Finalement, il perd le contrôle de sa voiture… Là encore, Graziella a fait preuve de sang froid « Son engagement (…) mérite d’être cité en exemple » précise la lette de félicitations.
Trois fois médaillée
Outre ces deux lettres, Graziella a reçu la médaille de la sécurité intérieure ; la médaille de la protection militaire du territoire (la très prisée « Trident »), et, dernière en date, la médaille de la défense nationale, échelon de bronze…
« J’en rêve »
Graziella a conscience de se lancer dans un métier pas comme les autres, risqué à plus d’un titre : physiquement, mais aussi au niveau de la vie familiale. « C’est un peu le sacrifice d’une vie familiale et personnelle ». Mais cette voie, elle en est sûre, est la sienne : « c’est moi qui l’ai choisie. Et ça me plait. C’est un métier de service public, où nous avons beaucoup de contact avec la population. Un métier où notre première préoccupation est d’aider les gens, les conseiller. Et ça, c’est vraiment ce qui me branche. J’en rêve… »