Xavier Présumé n’a que 20 ans et déjà trois condamnations pour vol à son casier judiciaire. Il comparaissait mercredi devant le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre pour conduite sans permis, sans assurance, sans carte grise, sans contrôle technique, etc. Autant d’infractions qui ont conduit les gendarmes à immobiliser, le 8 décembre 2014, le véhicule qui circulait dans la commune de Port-Louis, conduit soit par Xavier Présumé, soit par l’un de ses amis.

Le 19 janvier, il est convoqué par les services de gendarmerie afin qu’ils procèdent à la saisie du véhicule. Une situation qui va le mener en comparution immédiate. Car Xavier Présumé ne viendra pas tout seul. Il est accompagné de Jean-Richard Delord.

De deux ans son aîné, ce dernier est accusé d’acte d’intimidation, d’outrage et d’apologie d’un acte de terrorisme. Les jeunes gens ont empêché les gendarmes de saisir le véhicule. Il était 19 h 30. Véronique Mayeco, chargée de l’opération de placement du véhicule en fourrière, a vite senti que ça allait dégénérer, que le garagiste et ses collègues qui l’accompagnaient, étaient en danger. « Je lui ai fait confiance. J’ai remis la clef du véhicule pour qu’il monte les vitres. Mon collègue a récupéré un sabre posé à côté du véhicule et subitement monsieur Présumé le lui a tiré des mains par le manche en le blessant légèrement. »

Jean-Richard Delord se tenait non loin de la scène ce fameux 19 janvier. « Une bouteille de vin à la main. Il gesticulait dans tous les sens » . Des propos rapportés dans le procès verbal de gendarmerie et lu par le président du tribunal. Une version contestée par Jean-Richard Delord. « Je n’avais rien à faire là. Xavier, c’est mon ami. J’étais calme au début. Je suis asthmatique et j’étais en crise. Je n’allais pas frapper les gendarmes avec la bouteille. »

Le jeune homme a quand même tenu des propos outranciers, en créole, faisant l’apologie du terrorisme. « Tu devrais être morte à la place de Clarissa et des policiers morts dans les attentats. Je n’ai pas peur de vous, vous n’allez pas venir nous faire chier. » Véronique Mayeco, le seul agent capable de comprendre le créole, a bien saisi et rapporté l’outrage. « Monsieur Delord était excité. Il a brisé la bouteille par terre. » Il a réussi à créer une telle confusion que Xavier Présumé en a profité pour s’enfuir avec son véhicule.

Les deux jeunes gens ont été reconnus coupable de tous les délits et condamnés à un an de prison dont six mois avec sursis et une mise à l’épreuve pendant deux ans. Ils ont une obligation de soins, de travailler et d’indemniser la victime à hauteur de 200 euros pour dommages et intérêts.

Xavier Présumé est également condamné à 700 euros d’amendes pour les infractions et les contraventions. Son véhicule a été confisqué. Ils sont ressortis libres du tribunal.