Drone, tablette… les nouvelles technologies au service des policiers et gendarmes
A l’occasion du salon Milipol, consacré à la sécurité intérieure des Etats, la police et gendarmerie françaises présentent ses gadgets technologiques qui s’imposent au fil des enquêtes.
Tablettes, drones, robots… non il ne s’agit pas de la liste de Noël de l’ado de la famille mais bien de la technologie mise aux services des policiers et gendarmes français pour gérer le quotidien, s’entraîner ou mener à bien les enquêtes. Ces outils que l’on pourrait qualifier de gadget, mais qui accompagnent de plus en plus les forces de l’ordre, sont présentés actuellement au salon Milipol, consacré à la sécurité intérieure des Etats, qui se tient à Paris.
Découverte de ces objets qui font passer policiers et gendarmes à l’ère 2.0.
> NéOGEND, les smartphones et tablettes à tout faire des gendarmes
En 2016, la Direction générale de la gendarmerie nationale décide de lancer le vaste projet NéOGEND. 1.150 équipements – 850 smartphones et 300 tablettes – sont fournis aux gendarmes qui peuvent désormais quasiment tout faire avec. En 2017, l’ambition était d’atteindre plus de 45.000 terminaux numériques. L’objectif: moderniser et simplifier le travail des militaires et les procédures en amenant les postes informatiques sur le terrain. Rédaction de procès-verbal numérique, scanner une carte d’identité, vérifier une identité ou la validité de documents… de nombreuses applications sont développées. Pour l’opération « Tranquillité vacances », les gendarmes disposent d’une carte géolocalisant les maisons vides. Après un an de test, le constat est clair: le projet permet un réel gain de temps.
> Crim’in, la nouvelle appli des « experts »
Avant, les hommes devaient faire confiance à leurs notes manuscrites. La police technique et scientifique (PTS), service de pointe de la police nationale, dispose désormais d’une application sur tablette leur permettant de consigner l’intégralité des éléments recueillis sur une scène de crime. A leur arrivée, les hommes de la PTS photographient l’intégralité des lieux pour la figer. Des photos, une fois rassemblées, qui peuvent permettre de réaliser une visite virtuelle de la scène. Les scans des relevés et des scellés sont également consignés grâce à cette application. Dans les prochains mois, 12.000 policiers supplémentaires seront formés.
« Les policiers sont très demandeurs puisque quand ils arrivaient sur une scène de crime, ils avaient beaucoup de papiers à remplir, rapporte Jean-Philippe Mangeot, gérant de la société Trydea. Grâce à la tablette, avec le GPS on va connaître l’adresse, on va remplir l’heure automatiquement. Si un nom est rempli, il va se remplir dans tous les autres formulaires. Et donc c’est un gain de temps considérable. »
Pas la peine d’espérer pouvoir télécharger cette application, elle est strictement réservée à un usage professionnel.
> Les drones font prendre de la hauteur aux gendarmes
Maintien de l’ordre, sécurité routière, survol des scènes de crime… les drones ont fait leur entrée dans la panoplie des objets technologiques des gendarmes. Déployés depuis le début de l’année, ces drones peuvent voler jusqu’à 150 mètres d’altitude dépassant ainsi les barres d’immeubles ou les zones de crête en cas de recherche de personne ou pour détecter d’éventuels obstacles. Depuis juillet, les militaires les utilisent également pour traquer les chauffards de la route à la conduite à risques ou circulant au delà de la vitesse autorisée.
> Le robot pour surveiller et inspecter
Il permet de faire de la reconnaissance, notamment avant de lancer un assaut. Le Raid, unité d’élite de la police nationale dispose de robots leur permettant d’anticiper les dangers. Le robot Nerva, développé par l’entreprise Nexter, peut être équipé d’une caméra infrarouge thermique – pour filmer dans le noir ou repérer un suspect. Il est également ultra-résistant aux chocs, à l’eau, aux températures extrêmes, et peut être piloté depuis un ordinateur, une tablette ou un smartphone.
> EVA pour s’entraîner en situation réelle
Un homme armé au milieu d’un lieu public. Face à lui, des policiers. Le suspect va-t-il faire usage de son arme? Va-t-il se rendre? Depuis le début de l’année, les fonctionnaires s’entraînent sur des cibles vidéo pour leur permettre de s’immerger dans une situation quasi réelle et apprendre à mieux anticiper. « Depuis des dizaines d’années, on s’entraîne sur des cibles conventionnelles, inertes, totalement connues, rappelle Pascal Tran, initiateur de la technologie EVA. Bien sûr, il faut faire de la technique, c’est obligatoire mais pour ce qui est du discernement, il était important d’innover. »