Après une mise au vert de plusieurs semaines en Grande-Bretagne, le groupe de quatre suspects est réapparu en début de semaine, dans le Nord de la France. De quoi réactiver les surveillances techniques et humaines dont ils faisaient l’objet depuis plusieurs mois.

Pistés par les gendarmes du Groupement de Meurthe-et-Moselle et la Section de recherches (SR) de Nancy, les quatre individus – deux jeunes majeurs et deux mineurs âgés de 16 ans – étaient interpellés mardi après-midi, en quasi simultané sur la voie publique. Deux à Lunéville, dans le secteur de l’hôpital, rue Lemire ; un 3e  à Nancy et le 4e à Pompey. Le quatuor était placé en garde à vue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « vols en bande organisée » et dirigée par un juge d’instruction de Nancy.

L’enquête avait été initiée par les gendarmes de la Compagnie de Nancy, dès le mois de mai, après le vol d’un camion chargé de métaux, à Atton. Camion qui sera retrouvé aux Pays-Bas. Face à une série de vols similaires, la gendarmerie monte un groupe d’enquête baptisé « Métaux 54 » avec le renfort de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI).

Les suspects originaires des Pays de l’Est mais installés à Lunéville sont alors identifiés. Pour les enquêteurs, ces mêmes voleurs de métaux ont changé de cible au mois d’août afin de se recentrer sur les cambriolages de résidences principales, en journée. Et de pousser la diversification avec des casses de commerces, la nuit. En jouant à saute-frontières entre la Meurthe-et-Moselle, le Luxembourg, la Belgique et la Suisse.

« Préjudice supérieur à 250.000 €»

« Depuis le mois de mai, on estime qu’ils sont impliqués dans une cinquantaine de faits commis en Meurthe-et-Moselle et, plus largement, dans le Grand Est pour un préjudice supérieur à 250.000 €», indique le colonel Gwendal Durand, patron des gendarmes dans le département. Tout ce qui avait une valeur marchande était volé puis ventilé dans des filières d’écoulement. Le groupe menait toutefois une existence sans signes extérieurs de richesse. Deux véhicules – une BMW et une Peugeot 607 – utilisés pour leurs déplacements, ont été saisis. « Nous sommes face à un groupe criminel transfrontalier ; une équipe très organisée qui enchaînait les cambriolages de manière industrielle », relève le colonel Durand. « Nous avons fait le choix de les neutraliser avant la fin de l’année, une période souvent marquée par une recrudescence des cambriolages. » Suspecté d’être en lien avec le quatuor et par ailleurs déjà écroué, un 5e  homme a été extrait de sa cellule pour être entendu dans ce dossier.

Présentés jeudi 26 et vendredi 27 octobre 2017 aux magistrats nancéiens, les quatre suspects, eux, ont été mis en examen pour « vols en bande organisée » et placés en détention provisoire. Les investigations se poursuivent, notamment, dans le cadre de la coopération transfrontalière. Dans l’espoir de remonter jusqu’à des donneurs d’ordres et mettre à jour le réseau d’écoulement qui alimente une économie souterraine.