Depuis 1924, des gendarmes d’Indre-et-Loire ont relevé quotidiennement le niveau de pluviométrie pour Météo France
De 1924 à 2019, les gendarmes de plusieurs villes d’Indre-et-Loire ont effectué des relevés quotidiens de la pluviométrie. Météo France remet ces jours-ci aux gendarmeries concernées des diplômes « pour avoir contribué à la conservation de la mémoire du climat ».
Une délégation de Météo France est attendu vendredi 8 février à la gendarmerie de Bourgueil. Ces jours-ci, les météorologues passent dans huit gendarmeries d’Indre-et-Loire pour remettre des « diplômes d’honneur du Réseau Climatologique » aux militaires. Pourquoi ces diplômes? Pour remercier les gendarmes d’avoir fait des relevés pluviométriques, bénévolement, tous les jours pendant des dizaines d’années. Une collaboration qui s’est terminée le 31 décembre dernier.
Des relevés météorologiques quotidiens faits pendant 95 ans par des gendarmes
Cette collaboration avait commencée en 1924, à Bourgueil, Neuvy-le-Roi et au Grand-Pressigny. Pendant 95 ans, sauf quelques mois durant la guerre, les gendarmes ont relevé la pluviométrie chaque matin, comme l’explique le major Gaspard, Commandant de la Communauté de Brigades du Grand Pressigny : « C’était plus un rituel qu’une corvée. _Le matin, on fait le tour de la brigade quand on l’ouvre, à 8H. Le pluviomètre était à quelques mètres et ça faisait partie de la ronde de sécurité, si on veut_. Ensuite, on consignait les relevés dans des cahiers et à la fin de chaque mois, on envoyait les relevés à Météo France« .
Des stations de relevés automatiques installées dans quatre villes pour remplacer les mesures faites par les gendarmes
Cinq autres gendarmeries d’Indre-et-Loire se sont mises à faire des relevés après la seconde guerre mondiale. C’est fini depuis le premier janvier dernier. La gendarmerie se recentre sur ses missions prioritaires. Pour autant, pas question pour Météo France d’arrêter de nourrir ces bases de données alimentées depuis des décennies : il n’y a rien de mieux pour suivre l’évolution du changement climatique, selon Pierre Bonin, adjoint du chef du centre Météo France de Parçay-Meslay : « _On a intérêt à continuer cette série de mesures qui nous racontent l’histoire de l’évolution du climat_. Donc on a remplacé les points de mesures bénévoles des gendarmes par une station automatique sur la même commune à L’ile Bouchard, au Grand Pressigny, à Neuvy-le-Roi et à Savigné-sur-Lathan« .
En revanche, pas d’appareils automatiques supplémentaires pour remplacer les mesures faites jusqu’ici par les gendarmes à Bourgueil, Luynes, Monnaie et Chateaux-Renault. D’autres relevés étaient déjà effectués près de ces 4 villes, par différents moyens, et ces relevés-là vont continuer.