Qualifié »d’exercice », le déploiement des gendarmes et des techniciens d’identification criminelle lundi sur la plage visait en fait à résoudre une affaire jugée »sérieuse »
Nous sommes en période de réserve». Qualifiée ainsi, la délicate période électorale actuelle complique un peu plus la communication des médias avec les gendarmes, tenus à rester encore plus discrets qu’ils ne le sont par nature.
Mais cette discrétion a eu pour conséquence la transmission d’une information erronée par leurs services, concernant le déploiement des gendarmes et ceux des techniciens d’identifications criminelle (TIC) lundi matin sur la plage des Salins.
Il ne s’agissait donc pas d’un exercice mais bien d’une enquête, dans le cadre d’une «affaire de délinquance sérieuse» nous a-t-on rapporté à la Brigade de Gassin.
Et c’est bien ce qu’avaient pressentis les témoins de la scène lundi matin, en assistant sur la plage aux manœuvres de plusieurs gendarmes et surtout de celle des hommes en combinaison blanche de la cellule d’investigation criminelle (CIC.
UN IMPORTANT DISPOSITIF
A la place d’une balade relaxante, les personnes présentes aux Salins lundi ont été baignées dans une toute autre ambiance : plage quadrillée, parking filtré par la présence de gendarmes et techniciens en blanc concentrés sur leurs recherches.
Face à ces spécialistes du prélèvement d’indices (lire ci-contre), les témoins ont immédiatement pensé à quelque chose de grave: «En général, on ne requiert pas l’assistance d’un tel service pour de «petites» affaires».
Sous un ciel de mars encore incertain, il y avait de quoi titiller l’imagination des fans de séries policières, façon «Les Experts».
Et de quoi alarmer la population qui a tout de suite échaffaudé les pires scénarios et qui s’est très vite enflammée sur les réseaux sociaux.
D’après les éléments que nous avons pu recueillir, il ne s’agirait donc a priori ni de la recherche d’un cadavre ou d’une personne disparue.
Les forces de l’ordre sur place étaient chargées d’effectuer des prélèvements, dans le cadre une affaire en cours, qualifiée de «sérieuse».
Contacté à son tour, le Procureur de la République n’a pas souhaité, pour l’instant, nous donner plus d’informations «car nous ne savons pas encore comment vont être exploités les éléments recueillis» nous a-t-il précisé.
Pour autant, même s’il est important de protéger les secrets d’une enquête, du côté de la presse, on ne peut que regretter ce «couac».
Une information juste nous semble préférable à des approximations, voire à de fausses pistes qui, au final, entretiennent un climat de suspicion et de crainte auprès d’une population déjà échaudée dans la période trouble dans laquelle nous vivons.
LE RÔLE DES TECHNICIENS DE L’IDENTIFICATION CRIMINELLE
Les TIC ou Techniciens en Identification Criminelle exercent leur spécificité au sein des Cellules d’Investigations Criminelles (CIC), elles-mêmes rattachées aux Brigades Départementales de Recherches et d’Investigations Judiciaires (BDRIJ). Les missions principales des TIC sont, notamment, d’effectuer les investigations techniques et scientifiques sur les scènes d’infraction: recherche, prélèvement et conditionnement de traces et indices.
Ces spécialistes sont recrutés parmi les sous-officiers de la gendarmerie.