De la maréchaussée à la gendarmerie, quelle histoire
Livres/CD/DVD – Sécurité
Pierre Montagnon./ Photo archives DDM.
Spécialiste des questions militaires et de défense, auteur de nombreux livres sur les différentes guerres dans l’histoire, il retrace dans son nouveau livre l’historie de la gendarmerie.
Définitivement popularisés par l’adjudant chef Cruchot (Louis de Funès) et ses compères des Gendarmes de Saint-Tropez, les Gendarmes ont accompagné le développement de la France à travers différentes époques. «C’est un peu cela que j’ai voulu raconter, explique Pierre Montagnon, Saint-Cyrien, expert en question militaires et lauréat de l’Académie française). Je suis remonté dans le temps et j’ai enquêté».
Une enquête qui commence en 1791 lorsque la gendarmerie nationale va remplacer la maréchaussée. Mais qui puise ses fondements bien avant, au Moyen-âge, lorsque fut justement crée la maréchaussée royale, une institution unique qui survivra à tous les rois jusqu’à la Révolution française.
«C’est la première leçon qu’il faut retenir explique avec intérêt Pierre Montagnon, on connaît la date de 1791, mais l’institution existait avant sans qu’on puisse affirmer à quelle date officiellement elle fut créée».
Ses grandes heures
D’une époque à l’autre sa mission n’a pas changé, c’était et c’est toujours d’assurer la sécurité intérieure. Richement documenté le livre explique ce que furent les grandes heures de ce corps. Ce que furent aussi les grandes crises. Des crises liées intimement à l’histoire sociale politique et militaire du pays.
Très vite le partage des compétences, la police à la ville la gendarmerie aux champs s’opère.
«On peut dire globalement que dans la France en grande majorité rurale, l’institution se calque à la vie du canton jusqu’en 1914. Les gendarmes sont acceptés et respectés», explique l’auteur.
Les choses se gâtent avec la Première Guerre mondiale. Parce qu’ils traquent les déserteurs et les insoumis, parce qu’ils étaient embusqués (on dirait planqués aujurd’hui) loin des fracas de la guerre qui dévore à pleines dents les enfants du pays, ils deviennent mal aimés. Le même phénomène se produira pendant la Deuxième Guerre mondiale (elle obéit aux ordres, traque les réfractaires du STO), explique Pierre Montagnon qui souligne également qu’il y a eux des grands résistants parmi les gendarmes. La création de la garde mobile dans les années 50-60 n’arrange pas forcément sa popularité.
«Et c’est Louis de Funès, ce sont les exploits du GIGN, ce sont également les séries télés qui vont redorer le blason des gendarmes insiste Pierre Montagnon.
Aujourd’hui c’est une institution à la pointe de la technologie dans les recherches, qui s’est modernisée, féminisée, qui a ses corps d’élite (montagne, GIGN, garde républicaine) dont le savoir-faire est reconnu partout dans le monde entier poursuit le spécialiste.
Et qui fait partie intégrante de la société, il n’y a qu’à voir comme se battent ou se sont battus les maires ruraux lors des redécoupages, parce que pour une petite commune, perdre sa gendarmerie, c’est vécu comme une dégradation.
«Histoire de la Gendarmerie», par Pierre Montagnon, ed.Pygmalion, 420 pages 22,90€.
les gendarmes vus par les Français
81 % des Français ont une bonne image des gendarmes selon un sondage réalisé par l’Ifop pour la revue l’Essor de la gendarmerie. Un score en baisse de 3 points par rapport à 2013, selon ce sondage réalisé dans les jours qui ont suivi la mort de l’étudiant mort sur le site de Sivens. Ce sont chez les personnes les plus âgées que les membres des forces de l’ordre recueillent leurs meilleurs scores. Sondage réalisé du 28 au 30 octobre auprès d’un échantillon de 1.502 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.