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Le - Dans le labo des « Experts » à la française

Profilages ADN, analyses balistiques, désossages informatiques … Les métiers exercés par les héros de séries américaines existent vraiment au sein de la gendarmerie nationale . Quatre de ces militaires -scientifiques surdiplômés qui enquêtent sur des meurtres et des crashs en tous genres ont ouvert en exclusivité les portes de leur labo à GQ. Âmes sensibles s’abstenir…

Capture Capturee sont les rois des « cold cases », ces affaires si longtemps insolubles qui rendent fous les enquêteurs. Mais ce sont aussi les spécialistes des situations urgentissimes, homicides hors- norme, crashs d’ avion , accidents de la route exceptionnels, ces faits divers dans lesquels les témoignages humains doivent céder le pas auxtechnologies les plus sophistiquées. Pour les résoudre, l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), basé à Pontoise , ne recrute que des experts parmi les plus pointus dans leur domaine . Ils sont 274, militaires de la gendarmerie, du service de santé des armées et personnels civils diplômés des grandes écoles (3 e cycle, ingénieurs). Répartis dans quatre divisions criminalistiques ( physique-chimie , ingénierie – numérique , identification humaine et biologie – génétique ), ils effectuent chaque année 240?000 actes de laboratoire . Rien ne leur échappe : tracesbiologiques et sanguines, ossements, cadavres, véhicules , objets , projectiles, armes,téléphones , puces, vidéos , algues, explosifs.

Pour les aider, le service central de préservation des prélèvements biologiques stocke, dans un vaste bâtiment de la base de Pontoise, tous les objets souillés d’ADN ramassés sur des scènes d’infraction en France et placés sous scellés : morceaux de jean, sous-vêtements , chaussures , couteaux , sièges de voitures , lambeaux de draps, cordelettes, et même unchocolat Mon Chéri sans la cerise dévorée par un cambrioleur.

Le pôle innovation planche sur des techniques encore plus révolutionnaires  : ainsi, les morphoanalyses de l’IRCGN font des recherches avec le CNRS et deux autres laboratoires pour essayer de dater les traces de sang, en prenant en compte la température et l’hydrométrie , suivant les techniques des entomologistes qui parviennent à dater la mort à partir de l’étude des insectes colonisant les cadavres. Avec ses confrères de la police judiciaire d’Écully , près de Lyon, l’IRCGN est le laboratoire scientifique le plus pointu enFrance et rayonne même en Europe. Il ouvre rarement ses portes : GQ a pu suivre quatre officiers de gendarmerie ingénieurs qui, dans le secret de leur labo, mettent leur science au service des juges et des enquêteurs.

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