Dans la gendarmerie, le relevé d’empreintes se généralise
Près d’un militaire sur trois est aujourd’hui formé à cette pratique. Le taux d’élucidation, en matière d’atteintes aux biens, s’en ressent. Illustration en Dordogne.
Le 13 avril dernier, trois hommes étaient condamnés par le tribunal de Périgueux, reconnus coupables d’une série de vols commis dans l’est du département. À l’origine des arrestations et de la découverte d’un butin composé de 113 objets dérobés (parmi lesquels un quad et des vélos en carbone estimés à plusieurs milliers d’euros) : une empreinte relevée à Clermont-d’Excideuil par des gendarmes de Savignac-les-Églises, formés en tant que technicien en identification criminelle de proximité (TICP).
Le groupement de gendarmerie de la Dordogne intensifie les formations TICP depuis l’année dernière. Sur les 570 militaires de l’active, 204 sont aujourd’hui capables de se servir de la mallette mise à disposition des brigades. Une vingtaine de gendarmes se trouvaient encore mercredi en stage à la caserne Clech, à Périgueux.
Pour les combats du quotidien
Si les affaires criminelles et les importantes enquêtes délictuelles restent du ressort des spécialistes de la cellule en identification criminelle (CIC), les TICP permettent d’appliquer des protocoles de police technique scientifique sur des scènes de cambriolage, pour des vols de voiture, des vols par ruse, etc. : « Notre combat du quotidien », relève le patron des gendarmes périgourdins, le colonel Lionel Nicot, convaincu que les taux d’élucidation s’en ressentent. Dans le champ des atteintes aux biens, ils s’établissaient à 25 % en 2016 en Périgord, contre 10 % au niveau national. Et devraient avoisiner les 20 % en 2017.
« Il n’y a plus à démontrer la plus-value du relevé d’empreintes digitales ou génétiques », argue l’un des formateurs, le maréchal des logis-chef Christophe Da Cruz. « On apprend à cibler les zones susceptibles de rassembler le plus de traces et à les prélever. »
Tous formés d’ici fin 2018
Le groupement de gendarmerie départementale de la Dordogne s’est donné pour objectif de former l’ensemble des gendarmes d’ici la fin de l’année 2018.