Crépy-en-Valois : elle porte plainte contre les
gendarmes après la mort de son mari, ex-
major
A l’époque, le gendarme de 45 ans, père de quatre enfants, est en dépression. Les pressions exercées par sa hiérarchie l’auraient conduit à trouver refuge dans l’alcool. « Parfois, il n’allait pas travailler pendant plusieurs jours parce qu’il était trop ivre, se souvient son épouse. Mais personne ne s’en souciait. » La situation est telle que le couple décide de quitter la caserne, où il habitait, pour s’installer dans un logement de fonction à l’extérieur de l’établissement… mais dans la même rue. « Il avait demandé trois fois à être muté, précise Delphine Trencart. Il ne se plaisait pas dans cette caserne. Il n’avait plus le sommeil et perdu dix kilos en un an. »
Le jour où Ludovic Trencart commet l’irréparable, sa femme tente de le joindre à la caserne, en fin de matinée. Sans succès. L’homme devait être en poste depuis 9 heures. Son corps est finalement retrouvé à son domicile par l’une de ses collègues. « Personne ne s’était inquiété de son absence, déplore Delphine Trencart. Si je n’avais pas appelé, il serait resté comme ça plusieurs jours ? Dans toutes les gendarmeries, il y a de l’alcool, assure-t-elle. Tout le monde le sait, mais personne ne dit rien. Quand quelqu’un a un problème d’alcool, c’est étouffé. J’ai essayé de trouver une solution. Pendant un mois, mon mari a été suivi et ne buvait plus, mais il a rechuté. »
Des problèmes personnes avaient été évoqués
« Les problèmes liés à l’alcool existent mais ils ne sont pas propres à la gendarmerie, souligne le colonel François Brémand, patron des gendarmes de l’Oise depuis trois mois. Certaines situations sont difficiles à gérer, mais nous prenons le problème à bras-le-corps. Il n’y a plus de déni comme cela a pu se faire auparavant. »
Trois ans après les faits, Delphine Trencart espère enfin faire la lumière sur la disparition de son époux. Une enquête avait été ouverte et évoquait des problèmes personnels. « On m’a dit que c’était de ma faute s’il s’était suicidé, lâche-t-elle. Je ne me sentais pas capable d’affronter toutes ces personnes au tribunal. J’attendais de remonter la pente mais là, je n’avais plus le choix car passé les trois ans, je n’aurai pas pu déposer plainte. Je ne demande pas de dommages et intérêts. Nous n’avons jamais été informés des résultats de l’enquête réalisée à l’époque. Je veux juste découvrir ce que l’on me cache. »
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