COVID-19 : l’action de la gendarmerie à l’heure du confinement
À midi pile, ce mardi 20 mars, 100 000 gendarmes et policiers ont été déployés sur l’ensemble du territoire français, pour faire respecter le dispositif de confinement mis en place la veille, par le Président de la République.
C’est un peu comme une horloge qui sonnerait la fin de la récréation. Le mardi 17 mars à 12 heures tapantes, un dispositif de confinement est entré en vigueur sur l’ensemble du territoire français, pour une durée de 15 jours minimum. Au même instant, 100 000 gendarmes et policiers sont déployés sur le terrain pour effectuer un contrôle strict de cette mesure d’endiguement du COVID-19. Un dispositif qui repose « (…) sur des points de contrôle fixes comme mobiles, à la fois sur les axes principaux et secondaires, partout sur le territoire national », précisait le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, lors de son allocution de la veille.
Depuis hier midi donc, les militaires veillent à ce que les mesures annoncées par le Président de la République. « (Les gendarmes) sont là pour rappeler à tout un chacun qu’elles s’appliquent et inviter les gens à regagner leur domicile au plus vite », précisait hier sur France Inter et BFMTV, la porte-parole de la gendarmerie, la lieutenante-colonelle Maddy Scheurer. « L’objectif n’étant pas d’arriver à la sanction sauf en cas de comportements le nécessitant ». Pour cette première journée de confinement, les gendarmes font surtout de la pédagogie, comme c’est le cas de ces militaires en Loire-Atlantique : « Nous n’avons pas de directive ce premier jour pour verbaliser. On avertit seulement, on sensibilise. »
Un dispositif complet et important
« L’ensemble des sites régulièrement fréquentés seront l’objet de déploiements de patrouilles, mais l’ensemble des axes également, la manœuvre est complète », assure la porte-parole. Partout en France, du Val-d’Oise au Var, en passant par les Deux-Sèvres, des patrouilles mobiles et des contrôles routiers fixes sont mis en place pour vérifier les attestations de déplacement. En Corrèze, 100 gendarmes sont mobilisés pour cette opération inédite, 150 pour l’Essonne et 250 pour l’île et Vilaine.
En Haute-Savoie, l’un des départements les plus touchés de France par le Coronavirus, les gendarmes, qui couvrent 90% du territoire, se disent prêts : « Nous sommes rompus à ces dispositifs de contrôle des flux du territoire et sommes rodés à les mettre en oeuvre (…) », explique au Dauphiné Libéré, le colonel Nicolas Marsol, commandant du groupement de gendarmerie de la Haute-Savoie.
Pour faire face à des mesures sans précédent, la gendarmerie va déployer toutes ses ressources. Tous les élèves, qu’ils soient officiers, sous-officiers et volontaires sont déployés sur l’ensemble du territoire pour prêter main-forte aux effectifs fortement mobilisés. Dans l’Essonne des militaires de la Brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ) sont venus renforcer le personnel du Centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG). En effet, depuis hier, le nombre d’appels a doublé, passant de 300 en moyenne par jour à 600 rien que dans la journée de mardi.
En temps normal, seuls deux gendarmes assurent la permanence au CORG. Ils sont aujourd’hui quatre en journée et trois la nuit à prendre les appels, qui la plupart du temps, concernent des questions liées aux mesures de confinement et non à des urgences. Pour toutes les interrogations liées au COVID-19, le numéro vert 0 800 130 000 est disponible 7 jours sur 7, 24h sur 24. Pour tous renseignements relatifs à la gendarmerie, la brigade numérique est elle aussi disponible en tout temps, depuis un smartphone, une tablette ou un ordinateur. Si c’est une urgence, c’est le 17 qu’il faut composer.