Jack était un chien de famille, pris en charge ensuite par la gendarmerie. Premier chien de travail du gendarme Fabrice Derveaux, il est régulièrement engagé dans les missions des Alpes du Sud. Une raison pour laquelle il a été médaillé de bronze, vendredi matin, à Embrun. Photo Gendarmerie d’Embrun
À l’heure des bilans de fin d’année, celui de Jack, de la Gendarmerie nationale présente un sacré pedigree. À tel point qu’il a été médaillé de bronze de la Défense nationale. Jack, c’est le berger belge malinois de cinq ans, du gendarme maître-chien, Fabrice Derveaux, à Embrun.
Sous son flair, les stupéfiants, les armes et les munitions ainsi que les billets de banque sont les objectifs. « C’est le seul avec cette technicité dans les Hautes-Alpes », observe le gendarme Derveaux, 38 ans, aussi affecté au Psig (Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie) embrunais [lire “L’info en +”].
« Un binôme et partenaire »
Pour Fabrice Derveaux, une véritable « équipe » a été formée à l’école cynophile de le gendarmerie à Gramat (Lot). « En soit, le chien est un “outil de travail”. Mais pour son maître-chien, c’est un binôme et un partenaire. » Cette spécialisation cynophile, le gendarme en avait fait un objectif – environ 500 places sont à pourvoir. « J’ai toujours voulu être gendarme et, depuis petit, j’adorais les animaux en général. C’était une opportunité de faire les deux avec un métier passion », complète-t-il.
Jack, tenant « d’un caractère particulier », s’est fait « sa petite réputation » dans le département, sourit le gendarme Derveaux. Sa journée type ? Déjà, il est de toutes les missions. « Je m’adapte par rapport à lui », assure Fabrice Derveaux. Aux besoins évidents, à l’image de la détente, des balades, voir s’il est en bonne forme physique, s’ajoutent les entraînements. « Il sort de l’école cynophile après trois mois de stage, mais il va apprendre toute sa vie. Ça peut être de la recherche de matière, de l’obéissance. Même marcher dans la rue avec de nombreux bruits, ça peut être un entraînement pour qu’il ne se laisse pas distraire… », complète le gendarme.
Trois années de travail récompensées
Du côté du maître-chien, l’outil n° 1 est un jouet. « S’il nous montre qu’il y a une odeur à tel endroit, puis un objet, on y substitue un jouet. Le chien travaille pour cela », explique-t-il. Les découvertes de cannabis ou de billets sont ainsi troquées contre un objet familier pour Jack. Même quand le malinois marque une position… lors d’une simple balade en ville.
Fait peu fréquent, Jack n’est pas médaillé de bronze pour un acte particulier. « La globalité de ses trois années de travail dans les Hautes-Alpes est récompensée, toutes les unités du département sont contentes de sa constance. C’est rare qu’il soit engagé sans permettre une découverte », indique Fabrice Derveaux. Jack devrait travailler jusqu’à ses neuf ans. « Son travail est reconnu à la moitié de sa carrière Moi, ça reste mon premier chien de travail. Je plaisante souvent en disant que c’est Jack qui m’a appris à être maître-chien. Il faut que le chien passe avant soi pour que ça puisse marcher. »
INFO+
Du contrôle routier à des affaires de stupéfiants, la truffe de Jack s’est retrouvée à de nombreuses reprises dans l’actualité des forces de gendarmerie des Alpes du Sud. « Le chien n’est pas infaillible, mais c’est une plus-value énorme pour l’enquêteur. Tout est question de lecture et la notion d’équipe est importante », estime son maître-chien Fabrice Derveaux. Car l’animal ne fonctionne pas comme une machine si l’objet – et son odeur – est. Il peut parfois tourner, avoir une attitude qu’il faut décrypter. « C’est un cheminement intellectuel à construire, pour aiguiller le chien. Inversement, parfois je ne passe pas loin de quelque chose et le chien m’alerte », complète-t-il.
Des trouvailles jusque derrière de la viande
Malgré les distractions, Jack est capable de retrouver des objectifs derrière la viande dans un frigo et même dans une litière de chat. Il faut alors surveiller les paramètres qui vont fatiguer le chien – la chaleur, la présence humaine en nombre, l’hygrométrie. « Le malinois a de l’abnégation, il est vif, courageux, peut être porté, c’est une polyvalence », observe encore le gendarme.