Cinq mois après le vol de son vélo, un élu strasbourgeois le retrouve en Seine-Maritime
Samedi 26 décembre 2020 à 4:24 – Par Olivia Cohen, France Bleu Normandie (Seine-Maritime – Eure), France Bleu Alsace, France Bleu
Cinq mois après le vol de son vélo électrique en juillet, Pascal Mangin, élu strasbourgeois, a pu le retrouver mi-décembre grâce à la balise GPS cachée sur le deux-roues. Le vélo a été localisé à Beuzeville-la-Grenier (Seine-Maritime), au domicile du nouveau propriétaire qui l’a acheté sur internet.
Ce n’est pas souvent qu’on retrouve son vélo volé mais c’est ce qui est arrivé en guise de cadeau de Noël à Pascal Mangin, conseiller municipal de la ville de Strasbourg et conseiller régional de la région Grand Est. Son vélo électrique, volé à Paris, a été retrouvé à presque 200 kilomètres de là, à Beuzeville-la-Grenier, petite commune de Seine-Maritime située entre Le Havre et Rouen. Travaillant à Paris, l’élu partage son temps entre l’Alsace et la capitale.
Après avoir constaté le vol, Pascal Mangin porte plainte le 15 juillet : « Il a été volé dans un parking gardé avec plein de gros cadenas ! » À la mi-décembre, après des mois sans rien, l’élu reçoit une alerte sur son téléphone : le vélo refait surface grâce au « tracker », de nouveau actif. Il s’agit d’un système de localisation ultra-sophistiqué, reliant le vélo à une application.
Une nouvelle batterie a redonné vie au « tracker »
La batterie du deux-roues ayant disparu après le vol, le « tracker » ne fonctionnait plus mais une fois vendu à son nouveau propriétaire à Beuzeville-la-Grenier, une batterie est rachetée et installée, ce qui permet de réactiver le système de traçage : « Le ‘tracker’ que j’ai fait installer sur mon vélo est très très bien caché, c’est ce qui a sans doute permis qu’il ne soit pas trouvé par les voleurs ! »
L’élu alsacien contacte alors les gendarmes de Port-Jérôme-sur-Seine. Sollicités le vendredi 18 décembre, ils se rendent au domicile du nouveau propriétaire à Beuzeville-la-Grenier et apprennent que le vélo a été acheté sur un site de ventes entre particuliers. Le modèle, fabriqué dans les Vosges, coûte 4.000 euros à l’état neuf, mais l’acheteur l’a obtenu pour 2.000 euros.
La lieutenante Anne Bordet, qui commande la communauté de brigades de Port-Jérôme-sur-Seine, a piloté la perquisition. Ce tracker a déclenché « une localisation très précise, qui n’est pas comparable à celle des portables, qui des fois bornent sur quelques kilomètres, là, c’est très précis, surtout en campagne, ça nous donne quasiment la maison, à la maison près ! »
Un cadeau de Noël aussitôt repris
Le nouveau propriétaire du vélo a tout de même été surpris de voir sonner les gendarmes, raconte la lieutenante : « Apparemment, il en avait fait l’acquisition pour un cadeau de Noël, donc c’est un petit peu raté ! » Les gendarmes ont par la suite fait parvenir des réquisitions au site internet pour récupérer toutes les informations susceptibles d’identifier le vendeur, qu’il s’agisse du voleur lui-même ou d’un intermédiaire. Les informations requises devraient être transmises la dernière semaine de décembre.
L’acheteur doit quand à lui prouver sa bonne foi et assurer qu’il ignorait qu’il s’agissait d’un vélo volé. Pascal Mangin juge que le consommateur a une responsabilité : « Je suis désolé pour la personne qui l’a acheté mais le vélo était quand même sans batterie, le numéro de série gravé dessus avait été arraché. Quand on achète quelque chose, il faut essayer de sourcer ! »
Toujours demander une facture !
« Il y a un minimum de précautions à prendre pour s’interroger sur la provenance des objets achetés sur des sites de vente entre particuliers », confirme la lieutenante Bordet, « demander une facture d’achat, la raison de la vente, vérifier que le numéro de série est bien visible, s’assurer que l’objet n’a pas été repeint et dès qu’on sent que c’est une trop bonne affaire, se méfier un petit peu, car il peut y avoir des conséquences derrière ! »
Les vélos volés ne sont pas souvent retrouvés, confirme la lieutenante Bordet, car il est rare qu’ils soient équipés d’un tel dispositif, et pour cause, ça coûte cher : équiper un vélo d’un « tracker » coûte un peu moins de 200 euros.
Depuis sa découverte, le vélo est toujours dans les locaux de la gendarmerie à Port-Jérôme-sur-Seine. Le parquet du Havre doit trancher sur ce qu’il convient de faire du vélo, car la victime ayant été remboursée par son assurance, le vélo appartient désormais à l’assureur. S’il rembourse son assurance, Pascal Mangin pourra récupérer son vélo.