Cet été, 243 personnes secourues par les gendarmes du ciel
Par Alexia Leonelli–19 septembre 2019 à 12:16Corse—Faits divers – Justice
La saison a été dense pour la section aérienne de gendarmerie de Corse-du-Sud.
Deux cent quarante-trois. C’est le nombre de personnes qui ont été secourues depuis le 1er juin. « La sécurité aérienne est notre priorité. Je suis très fier de mes hommes, rappelle le chef d’escadron de la section aérienne de gendarmerie d’Ajaccio, Matthieu Orain. « Nous sommes soumis au pic de saison qui existe en Corse et qui est très fort. Il y a eu des périodes où nous avons travaillé pendant 12 jours d’affilée. Lorsque nous arrivons à une fin de saison sans incident, on se doit de féliciter ses hommes. »
Sur l’île, seuls trois hélicoptères de secours sont à disposition. Deux, appartiennent à la Sécurité civile et un à la gendarmerie nationale.
« On nous appelle toujours en soutien, explique le commandant, Matthieu Orain. Mais malgré cela, nous intervenons sur toutes les missions, que ce soit Samu, secours en mer, secours en montagne, notamment avec le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) et les pompiers montagnards. »
« Trop d’accidents de canyoning dans le sud de l’île »
L’activité saisonnière a donc été chargée cette année, comme l’été précédent d’ailleurs.
Le commandant évoque la tendance de la saison pour ce qui concerne la Corse dans sa globalité.
« Les accidents en randonnée sont importants. Sur 243 personnes secourues, la moitié de ces accidents s’est déroulée en montagne. Nous avons également retrouvé vingt personnes disparues et égarées, ce qui est un peu plus que l’an passé », remarque Matthieu Orain.
Seulement cinq interventions se sont déroulées en mer, contre onze l’été 2018. « D’ailleurs, il y en a une qui nous a marqués sur la plage du Liamone. À cause du vent, il y avait des creux de deux mètres, ce fut compliqué, mais il y a eu plus de peur que de mal. Nous avons ramené l’homme sain et sauf. »
Pour ces gendarmes, il n’y a pas de journée type. L’été est généralement plus chargé que l’hiver. « Ça nous arrive de ne même pas avoir le temps de manger. Comme à l’inverse, ce peut-être le calme plat », ajoute ce dernier.
Du côté de la Corse-du-Sud, ce sont les accidents de canyoning qui reviennent le plus souvent. « Un terrible accident nous a bouleversés l’an passé à Soccia. Le mécanicien et moi-même avons mis du temps à nous en remettre », raconte le commandant. Ce dernier évoque le drame qui s’est déroulé en août dernier, où cinq personnes dont une fillette ont perdu la vie, emportées par une crue, lors d’une descente du canyon de Zoicu.
« Il y a des accidents plus marquants que d’autres, confie l’officier. Nous sommes une équipe de huit. Trois pilotes, quatre mécaniciens et un opérateur radio. Nous partageons la même passion pour le métier et s’il le faut, nous risquons notre vie pour sauver celle des autres, même si nous nous fixons des limites. »
Ces équipages volent environ 500 heures par an. Ils ont secouru 330 personnes depuis le 1er janvier.