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« C’est la faute des gendarmes » estiment les jeunes de Behren-Lès-Forbach

Le calme est revenu dans cette cité sensible près de Forbach. Les jeunes de la cité accusent les gendarmes de mettre de l’huile sur le feu. A une semaine du premier tour des municipales, la crainte de nouveaux dérapages est là.

C'est la faute des gendarmesLes habitants de Behren-lès-Forbach, petite commune de 7 800 habitants située juste à côté de Forbach ont été pris en otage par un nombre importants de vandales en début de semaine. Dès 22H et ce jusque tard dans la nuit, des voitures ont été incendiées, la mairie a été prise pour cible et des sapeurs-pompiers ont été agressés. La mairie de Behren-lès-Forbach a été attaquée à coups de jets de pierres et cocktails Molotov. Des dizaines de voitures ont été dégradées et incendiées et des caves d’immeubles ont également été brûlées. Les sapeurs-pompiers obligés d’intervenir dans le quarter sensible ont également été pris pour cible attaqués à coup de jets de pierres.

Un important dispositif de gendarmerie a été mis en place dans la nuit pour retrouver les dizaines d’individus à l’origine de ces scènes de guerre. Un hélicoptère avec un puissant projecteur a survolé la zone et de nombreux gendarmes mobiles étaient au sol pour contenir les violences.

Un jeune interpellé, motif des violences

Selon le Parquet de Sarreguemines, une «trentaine» de jeunes cagoulés  s’est déchaînée contre la mairie de la ville, une vitrine de magasin ou  «20 à 30» voitures. Les violences urbaines sont liées à l’interpellation d’un jeune du quartier, décrit comme «meneur» d’une bande violente qui sévit régulièrement.

L’interpellation qui s’est déroulée lundi vers 16H dans la cité s’est très mal terminée. Par vengeance, ces casseurs ont semé la terreur à Behren-lès-Forbach durant plusieurs heures. Cinq gendarmes mobiles sur la centaine mobilisés dans la nuit ont été légèrement blessés tandis qu’un camion de pompier a été pris pour cible par des jets de pierre alors qu’il intervenait pour des feux de poubelles et de caves.

Il n’y a eu aucune interpellation cette nuit suite aux violences. Les gendarmes sont toujours mobilisés pour tenter d’identifier les jeunes casseurs.

Behren-lès-Forbach est régulièrement le théâtre de violences urbaines. La ville ainsi que Forbach sont placés en Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) depuis octobre dernier par Manuel Valls. Présentée comme l’une des villes les plus pauvres de France, Behren est fortement touchée par le chômage et l’économie souterraine.

« C’est la faute des gendarmes » accusent des jeunes

Moselle émeutes nocturnes à Behren-lès-Forbach

Interrogés sur BFMTV, des jeunes de la cité pointent du doigt les gendarmes de la ZSP. «C’est la faute des gendarmes, Un jeune a été envoyé à l’hôpital à cause d’eux. Ils viennent et ils tapent» déplore un jeune. «Depuis qu’ils ont commencé à tourner, à nous mettre je ne sais combien de flics dans Behren-lès-Forbach… ça a commencé à dégénérer. Je ne sais pas ce qu’ils veulent» déplore un autre jeune en colère.

Philippot : « une gifle pour les pouvoirs publics »

La sécurité est l’un des grands enjeux de l’élection municipale notamment à Forbach où le numéro deux du Front National, Florian Philippot compte remporter la mairie. Donné en tête au premier tour, il est donné à égalité avec le maire sortant PS au second tour selon un récent sondage publié par l’Ifop.

Ces violences urbaines «constituent une gifle de rappel à des responsables locaux qui nient les problèmes d’insécurité pour ne pas avoir à les traiter, à commencer par le maire socialiste sortant de Forbach» tacle dans un communiqué Florian Philippot, candidat FN de Forbach. Il dénonce le fait que le maire PS de Forbach avait «paradé au côté de Manuel Valls en octobre dernier, bernant les habitants de l’agglomération de Forbach avec une ZSP qui devait être une solution miracle contre l’insécurité».

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«Toute cette violence montre bien les dégâts d’une politique laxiste généralisée : une ZSP fantôme, un maire absent et des forces de sécurité affaiblies par des moyens et des effectifs en constante baisse depuis Nicolas Sarkozy» estime Florian Philippot qui affirme que «Forbach a besoin d’un maire intraitable avec la délinquance, qui prenne toute la mesure du problème -sans le nier !- et qui sache mettre la pression sur les pouvoirs publics dans l’intérêt de tous. C’est aussi cela la tolérance zéro municipale».

Le maire dénonce « un contexte tendu »

«Si je suis élu maire je demanderai immédiatement un rendez-vous au ministre de l’Intérieur pour lui signifier l’échec de sa politique et la nécessité d’un changement radical» conclut le candidat FN de Forbach.

Contacté, la mairie de Behren-Lès-Forbach ne souhaite pas faire de commentaire sur le fond. Avec un contexte politique local où le Front National surfe sur le moindre fait-divers, le maire Sans Etiquette (SE) Jérôme Dibo condamne les violences mais ne veut pas rajouter d’huile sur le feu.

La population est excédée

La version est tout autre pour les habitants du quartier. Ils ne pointent pas du doigt les gendarmes mais bien les jeunes violents. «On a appelé les gendarmes. La voiture de ma copine a été détruite par ces jeunes… on n’en peut plus de tout ça ! Il n’y a aucun respect depuis le début de l’année» affirme un jeune habitant qui veut déménager dans un petit village «calme» de Moselle-Est. «De plus en plus d’habitants veulent quitter la ville, ici  il n’y a pas d’espoir… quand je pense qu’à Forbach il y a ce gros risque du FN… jamais la situation n’a été si catastrophique» poursuit une commerçante du secteur.

Les gendarmes sont toujours très présents dans la cité mais il n’y a pas eu de nouvelles incivilités depuis les violences de début de semaine. Les autorités craignent que le secteur de Forbach s’embrase de nouveau pendant les élections municipales, notamment si le Front National arrive en tête au premier tour. «J’ai pas envie d’imaginer le bordel qu’une victoire de Florian Philippot pourrait créer ici» regrette une habitante.

Source : LOR'Actu.fr www.loractu.fr

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