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Beauvais. Caméras (im)pertinentes ? « Donc vous indiquez que ce colonel est une bille… »

Par Joffrey Meunier -vendredi 18 février 2022 10 h 33 min

Pour ou contre le développement de la vidéosurveillance ? Lors du conseil municipal, le 3 février, le conseiller municipal d’opposition Thierry Aury (groupe “La gauche et les écologistes unis, Beauvais osons l’avenir”) a interpellé la majorité sur la réelle pertinence des caméras à Beauvais. L’élu réclame “une évaluation” pour jauger de “l’efficacité de ce dispositif. On met de plus en plus d’argent, on table sur 302 000 € d’investissements, et il y a aussi un coût important en entretien, en personnel…”

Thierry Aury, au premier plan, lors du dernier conseil municipal de Beauvais, avec deux autres élus du groupe “La gauche et les écologistes unis, Beauvais osons l’avenir”, Roxane Lundy et Grégory Narzis.

Dans son intervention, Thierry Aury s’est appuyé sur “une étude de la gendarmerie nationale, l’an dernier, qui montre la relative inefficacité de ces dispositifs. Cela concourrait très peu en matière de prévention de la délinquance et d’élucidation des affaires. D’ailleurs, cela fait écho à ce que disait quelques années plus tôt un ancien commandant du groupement de gendarmerie de l’Oise, le colonel François Brémand, comme quoi c’était de “la poudre de perlimpinpin””.

Sandra Plomion, maire-adjointe en charge de la sécurité.

Pas pour les Beauvaisiens, selon Sandra Plomion, maire-adjointe en charge de la sécurité. “Nous avons été élus sur ce programme, lui rappelle-t-elle, il n’y a pas une semaine où je ne reçois pas une demande d’installation d’une caméra. Il y a encore quelques jours, une rixe entre jeunes a été évitée grâce aux personnes qui contrôlaient ces caméras et qui avaient constaté un rassemblement de jeunes”.

Avant d’ajouter le rôle précieux de la vidéosurveillance pour élucider des affaires (elle cite les émeutes urbaines en mars dernier). “La vidéosurveillance est le complément de la présence humaine sur le terrain. Elle se développe aussi dans le milieu privé, c’est bien qu’elle a un sens et qu’elle est nécessaire”. D’autant qu’il est aussi essentiel de “protéger ceux qui nous protègent”, ajoutera Ludovic Castanié, un peu plus tard…

Caroline Cayeux, maire de Beauvais.

L’inventaire laisse Thierry Aury imperturbable : “donc vous indiquez que ce colonel de gendarmerie est une bille et raconte n’importe quoi”, ose l’élu d’opposition, à destination de son interlocutrice ! “Quand vous dites que c’est efficace parce que les gens en réclament toujours plus, on peut s’interroger sur l’efficacité de ce dispositif puisqu’il en faut toujours plus, complète-t-il. Si on suit votre logique, il va donc en falloir des dizaines de milliers. Nous, on continue de penser que la présence humaine est déterminante, celle d’une police nationale de proximité. Toutes ces personnes qui sont derrière les écrans, pour surveiller les caméras, sont autant d’agents en moins sur le terrain”.

Franck Pia, premier adjoint à la Ville de Beauvais.

Caroline Cayeux a exploité ses 20 années de maire de la Ville, où elle a “côtoyé plusieurs DDSP (Direction Départementale de la Sécurité Publique) et colonels de gendarmerie”, pour affirmer qu’ils ne partageaient en aucun cas la philosophie de l’élu PCF. “Ils nous demandent d’ailleurs des transferts d’images pour élucider des affaires. Je vous rappelle aussi que les magasins avaient l’intention de fermer sur la place Jeanne-Hachette, les Galeries Lafayette en particulier, parce qu’ils en avaient marre que leurs caissières soient agressées quand elles sortaient du magasin, voire même pendant leurs heures de travail… Donc oui, c’est un choix politique, c’est le notre, on s’est engagé à en mettre 100 de plus (des caméras) et nous le ferons !” 

Franck Pia, premier adjoint à la Ville de Beauvais.

Franck Pia prend le relais, en retirant sa casquette de premier adjoint à la Ville de Beauvais pour enfiler celle de vice-président du Conseil départemental de l’Oise. Une façon de mieux rebondir sur l’intervention de Thierry Aury au sujet du Colonel Brémand. “Il manque un maillon dans votre argumentation, lui glisse-t-il, le Colonel parlait de zone gendarmerie (Beauvais est en zone police, ndlr). Et c’était à une époque où il y avait un manque puisqu’il n’y avait pas encore de centre de supervision. Aujourd’hui, les communes sollicitent le conseil départemental pour engager de la vidéo protection”.

Source : www.lobservateurdebeauvais.fr

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