Le militaire a perdu le contrôle de sa moto en pleine course-poursuite.
Perte de contrôle dans un virage
Le gendarme appartenait au peloton motorisé de Pont-l’Évêque. Il a perdu le contrôle de sa moto dans un virage alors qu’il tentait de rattraper l’automobiliste en fuite.
Un automobiliste venait « d’effectuer un refus d’obtempérer » lors d’un contrôle routier.
Comme le rapporte un communiqué émis dans la matinée par le Ministère de l’Intérieur, un gendarme a perdu la vie ce dimanche lors d’un accident de la circulation à hauteur de Saint-Martin-aux-Chartains dans le Calvados. D’après les premiers éléments, il est expliqué que le motocycliste avait pris en chasse un automobiliste « venant d’effectuer un refus d’obtempérer lors d’un contrôle routier. »
C’est dans un virage que l’homme de 33 ans, pacsé et père d’un enfant, a perdu le contrôle de son véhicule dans « des circonstances restant à déterminer. » Une enquête a été confiée à la brigade de gendarmerie de Blangy-le-Château dans le même département.
Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a tenu à rendre hommage « à l’engagement des militaires de la gendarmerie qui servent la République et protègent les Français ».
29.07.2018
Un motard de la gendarmerie tué en service, le 3e en autant de mois
La gendarmerie a annoncé ce dimanche matin la mort d’un motard du peloton motorisé de Pont-L’Évêque (14). Ce nouvel accident mortel est le troisième en trois mois.
A 1 h 30, dimanche matin, un gendarme du peloton motorisé de Pont-L’Évêque, dans le Calvados, a été victime d’un accident de la route alors qu’il avait entrepris de contrôler un véhicule qui avait refusé de se soumettre à un contrôle.
La gendarmerie a précisé que lors de cette manœuvre, le gendarme a perdu le contrôle de sa moto et chuté. Il est décédé de ses blessures vers 6 h du matin.
Âgé de 33 ans, le motard était pacsé et père d’un enfant. La brigade de gendarmerie de Blangy-le-Château est chargée de l’enquête.
Ce nouvel accident repose la question de la sécurité des motards de la gendarmerie. Ce décès est le troisième depuis mai. Un gendarme de la BMO de Theix (Morbihan) est mort en mai puis un motard de la Garde républicaine le 4 juillet, tous deux victimes d’accidents de la route. La sécurité des motards est un vrai sujet.
Le général Lizurey, directeur général de la Gendarmerie nationale, l’avait d’ailleurs évoqué dans un récent entretien à Ouest-France.
Plusieurs motards de la gendarmerie ont été victimes d’accident. Sont-ils plus vulnérables ?
Tous les gendarmes sont exposés à des risques ; eux ont, en plus, les risques liés aux deux-roues. Les motards sont bien la catégorie la plus touchée : on est beaucoup plus en sécurité dans une unité d’intervention du type GIGN que dans une unité motocycliste. Pour réduire leur vulnérabilité, on a fait un effort de protection : par exemple, on les a équipés d’airbags depuis 5 ans, ce qui a réduit le nombre de blessures sérieuses. On travaille aussi sur leur formation. Et enfin sur la doctrine d’emploi : le motard ne doit plus être dans la logique de « course-poursuite », de rattrapage des contrevenants ; je suis contre cette méthode qui met nos gendarmes dans le rouge. D’ailleurs, les bons de rattrapage sont interdits depuis deux ans. L’objectif ce n’est pas de faire du chiffre.
Est-ce que ça ne remet pas en question l’existence même des unités moto ?Au contraire ; ce type d’unité est extrêmement utile, en termes de dissuasion par exemple, à condition qu’elle reste dans son cœur de métier. Un motard, sa mission, ce n’est pas de faire des contrôles de vitesses à l’arrêt, c’est le travail du gendarme à pied. En revanche, il est utile dans le flux de circulation, sur les routes secondaires en particulier. Ce que j’attends d’eux, c’est qu’ils vérifient les comportements accidentogènes des automobilistes. On n’est pas sur une logique de répression tous azimuts. Mon souhait, c’est que le motard retrouve cette mission dans le flux de circulation, avec par exemple le contrôle des poids lourds, mission de coordination des transports qui demande une technicité particulière.
Source : lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr
Un an après les accidents mortels, les motos MT09 de retour chez les
forces de l’ordre
Après le rappel de 16 000 exemplaires par Yahama en 2017 et l’arrêt de leur utilisation par la gendarmerie et la police, suite à deux accidents mortels, les motos 450 MT09 sont retournées dans les escadrons de sécurité routière.
La gendarmerie nationale a édité une infographie toute en couleurs pour jouer la carte de la transparence et apaiser les craintes. Ce document que Le Parisien/Aujourd’hui en France a en sa possession, revient chronologiquement sur la gestion de la crise « MT09 », du nom de cette moto construite par Yamaha et qui équipait les Escadrons départementaux de sécurité routière (EDSR) depuis mai 2016. Le 7 juillet 2017, la direction de la gendarmerie avait décidé de ne plus exploiter cette moto jugée potentiellement dangereuse. Même mesure dans les rangs de la police nationale. Depuis la semaine dernière, après des mois de tests et de formations, ce deux-roues revient dans les garages des unités. Non sans crainte.
Et pour cause. En deux mois, en 2017, au moins deux accidents mortels inexpliqués impliquant des forces de l’ordre ont été recensés sur cette moto. D’abord à Tours (Indre-et-Loire), le 18 avril 2017. Florent Laverdure, un jeune policier municipal de 29 ans originaire de l’Aisne, perd, pour une raison indéterminée, le contrôle de sa moto alors qu’il circule sur l’autoroute A10 pour partir en intervention. Il percute le terre-plein central.
Triste coïncidence, dans les jours qui suivent, Yamaha adresse un courrier à 16 000 clients, propriétaires de cette gamme de moto (MT09, Tracer 900 et XSR 900) pour préconiser le remplacement des supports inférieurs de guidon. Dans une lettre adressée aux services de police et de gendarmerie, le constructeur écrit : « Du fait des vibrations du moteur, les goujons (NDLR : des supports inférieurs du guidon) peuvent se desserrer légèrement. Dans les cas extrêmes, ils pourraient se desserrer complètement […] ce qui pourrait entraîner une perte de contrôle de la direction. »
Yamaha a adressé en avril 2017 16 000 lettres de rappel à ses clients. DRPour les parents de Florent Laverdure, l’attente est aujourd’hui longue. « Nous espérons avoir le résultat de l’enquête prochainement » explique sa mère. « Nous avons déposé plainte et l’enquête est toujours en cours, d’après un courrier du procureur que nous avons reçu au mois de mars », annonce Olivier Lebreton, porte-parole de la mairie de Tours et adjoint à la sécurité au moment du drame. Il reprend : « Cette moto complétait notre parc, elle était récente. Aujourd’hui, il est hors de question qu’on se rééquipe en MT09 ».
Matériel lourd et utilisation « extrême »
Un nouveau drame survient le 7 juin 2017 sur l’A77, dans la Nièvre. Le major Frédéric Prouteau, 34 ans, gendarme au sein de la Brigade motorisée (BMO) de Château-Chinon (Nièvre) percute, là encore pour une raison indéterminée, un rail de sécurité. Il décède sur le coup. « L’enquête préliminaire est toujours en cours, précise le parquet de Nevers (Nièvre). Les constatations du département véhicule de l’IRCGN (NDLR : Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) n’ont pas permis de déterminer s’il y avait eu une défaillance de la moto. Nous sommes toujours dans l’attente du rapport d’un cabinet d’audit qui a travaillé avec le constructeur. Les témoins ont expliqué qu’ils avaient vu la moto chasser par l’arrière. »
Cet accident pousse la gendarmerie à retirer la MT09 de ses unités. La direction de la police lui emboîte le pas. « Cette moto n’était pas faite pour être équipée par tout le matériel, les radios, les sacoches », avance un gendarme du rang en poste dans un EDSR.
C’est également l’analyse faite par Jean-Pierre Bleuzet, vice-président de l’association Gend XXI, également motard de la gendarmerie : « Nos machines sont modifiées et n’ont rien à voir avec les motos qu’on trouve dans le civil. Les modifications apportées ont pu jouer sur la tenue de route. Des réglages ont depuis été réalisés sur la fourche et le problème a été identifié ».
Des améliorations ont été apportées sur les pneus, la fourche et les amortisseurs. Mais le choix sera laissé aux motards de ne pas partir en intervention sur une MT09. « Le motocycliste a besoin de faire confiance à sa machine », résume Jean-Pierre Bleuzet de Gend XXI.
« Nous ne souhaitons faire prendre aucun risque aux motards de la police, explique de son côté Christophe Coumel, délégué national motocyclistes du syndicat UNSA Police. Nous leur demandons de faire remonter tous les soucis qu’ils pourraient rencontrer. »