CE MILITANT ANTI BURE AVAIT ÉGALEMENT REFUSÉ UN PRÉLÈVEMENT ADN
BURE : SURSIS POUR AVOIR MORDU UN GENDARME
Bar-le-Duc.- La salle d’audience du tribunal correctionnel de Bar-le-Duc est largement occupée par les militants anti-Bure ce lundi après-midi, venus en soutien pour le procès de l’un des leurs. Le prévenu, né en 1983, doit répondre d’avoir, le 7 juillet dernier, mordu un gendarme à l’occasion de l’expulsion des anti-nucléaire qui occupaient le bois Lejuc à Mandres-en-Barrois, site choisi par l’Andra pour le projet Cigéo. On lui reproche également d’avoir refusé un prélèvement biologique afin d’être inscrit au FNAEG (Fichier national automatisé des empreintes génétiques).
« Je pensais que les gendarmes étaient en face de nous. J’étais accroupi. Tout s’est passé très vite. J’ai vu une masse sombre, puis une main s’est posée sur mon visage et on m’a tiré vers l’arrière. J’ai mordu la main par réflexe. En garde à vue, comme je ne me sentais pas coupable, j’ai refusé le prélèvement », explique le prévenu qui écarte la demande du président du tribunal d’exécuter un travail d’intérêt général s’il était déclaré coupable. Pour Me Forget, avocat de la partie civile, on aurait aimé entendre des excuses. « Par qui aurait-il pu être expulsé, pas par des Martiens ! Ce n’est pas par réflexe qu’il a mordu, jusqu’au sang à travers un gant de protection, mais pour pouvoir s’enfuir », plaide l’avocat en demandant des dommages et intérêts à hauteur de 2.000 euros pour le gendarme mordu. Pour le procureur de la République, les opposants étaient sur le pied de guerre et les infractions sont constituées. Il requiert 6 mois de prison avec sursis avec l’obligation d’effectuer un travail d’intérêt général et de dédommager sa victime. En face, les trois avocats de la défense vont chacun amener des éléments différents à décharge. Me Ambroselli qui, en début d’audience, avait demandé la nullité sous prétexte que l’on n’avait pas signifié à son client pourquoi on lui demandait un prélèvement biologique, se lance dans un historique de la lutte au bois Lejuc. Il précise que l’Andra, « sans dialogue, a voulu accélérer son chantier avant même de recevoir les autorisations nécessaires et que l’occupation des lieux était justifiée. Que des enfants étaient présents le jour de l’expulsion brutale alors que le lieu était occupé pacifiquement ».
Me Vaxelaire rappelle de son côté que son client a reconnu les faits, qu’il a un casier judiciaire vierge et qu’il pourrait bénéficier d’une peine de sursis simple, rappelant que le FNAEG était à l’origine destiné aux crimes sexuels. Me Lagriffoul insiste sur l’attitude du gendarme « qui a pris son client par surprise, sans se présenter, mettant sa main sur sa bouche et son nez », expliquant le réflexe du prévenu. Après une heure de délibération, le prévenu a été condamné à 6 mois de prison avec sursis avec l’interdiction de pénétrer dans le département de la Meuse pendant deux ans. Il devra également verser sa victime la somme de 1.800 euros et payer une amende de 400 euros.
P.Na