Brigade de gestion des événements : dans la Vienne, la gendarmerie s’organise

Publié le 14/05/2021 à 06:25 | Mis à jour le 14/05/2021 à 09:57

FAITS DIVERS JUSTICE

POITIERS

Le centre opérationnel de la gendarmerie reçoit les appels 17. L’opérateur décide quelle patrouille doit se rendre sur place. La BGE ou une autre ?
*© Photo NR*

Sauter d’une intervention à l’autre, entamer la rédaction d’une procédure, convoquer une personne à auditionner puis repartir en patrouille, c’était le lot des PAM. Les « premiers à marcher » dans le jargon gendarmerie, ce sont ces militaires désignés pour partir dès qu’une urgence se présente.

De l’urgence… vraiment urgente au problème banal. Pendant ce temps-là, sur le bureau de la brigade, le reste attend. La procédure patiente et le PV se désespère. Reste seulement l’impression de se jeter partout sans arriver à rien. Depuis une semaine, le groupement de gendarmerie de la Vienne peaufine une organisation de service différente, la brigade de gestion des événements.
Dégager du temps pour le contact et les investigationsLa BGE, c’est un système de patrouilles prises sur les effectifs des différentes brigades du département. Elles sillonnent la Vienne afin d’assurer les interventions basiques. Elles représentent un flot important, du tapage au signalement de la présence d’un rôdeur en passant par l’accident matériel. Des interventions qui ne donnent lieu à l’ouverture d’aucune enquête ni investigation complémentaire.

L’idée est donc de les confier aux patrouilles de la BGE. Statistiques en main, le colonel Nicolas Belain, chef des opérations pour le groupement de gendarmerie de la Vienne, détaille ces petits rien qui ont mobilisé les gendarmes en une semaine : 35 interventions pour tapage, 18 pour des rôdeurs, 10 pour des accidents matériels, 10 pour des altercations ou des incivilités…

« On va continuer à s’occuper de tout cela, mais, dans le même temps, cette organisation doit nous permettre de dégager du temps pour que les gendarmes des brigades puissent aller au contact sur le terrain et se concentrer sur leurs procédures. Nous allons pouvoir mieux remplir nos missions« , résume l’officier.

Une expérimentation dans toute la France

Cette expérimentation lancée en 2016 dans le Lot-et-Garonne est en cours de déploiement dans toute la France. Avec souplesse. En adaptant le dispositif aux caractéristiques du département. Trois années de statistiques poitevines ont été passées à la moulinette informatique ; 15.000 interventions annuelles disséquées pour arriver à un découpage de la Vienne en deux secteurs nord sud et des patrouilles adaptées en fonction des pics habituels d’activité. Le creux de la vague, c’est le créneau 1 h – 7 h, tandis qu’en semaine, la tranche 13 h – 19 h concentre l’attention.

« Depuis une semaine, on regarde, on ajuste, on adapte », note le colonel. C’est le centre opérationnel de la gendarmerie, le 17, qui décide s’il engage la patrouille BGE ou une autre unité. Un rôle nouveau à appréhender alors que souvent plusieurs appels urgents s’accumulent.

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Patrouilles sécurisée à trois

Les équipages de la BGE vont circuler à trois. Un choix destiné à sécuriser les interventions lors des situations tendues. Le nombre de patrouilles est adapté en fonction du créneau horaire. La journée est divisée en quatre créneaux de six heures.

Ces patrouilles sont de service pour une période de 48 heures avec récupération entre chaque service de six heures. Mais, ces changements d’horaires entre les services destinés à la BGE et le reste des activités en brigade suscitent des commentaires parfois négatifs dans les départements qui l’ont déjà mis en œuvre. Les gendarmes évoquent des ruptures de rythme pesant sur la récupération.