Bras de fer entre maires, à Bouclans et Saône, pour la brigade de gendarmerie
Les gendarmes de Bouclans vont-ils déménager à Saône ? Les maires des deux communes s’opposent sur ce sujet : Martial Hirtzel craint un départ, quand son homologue saônois, Benoît Vuillemin, fait des pieds et des mains pour le provoquer. Prudente, la gendarmerie confirme « qu’une piste de réflexion » est engagée. Explications.
Par Willy GRAFF – Hier à 20:00 | mis à jour à 21:32
« Quand j’ai appris ça, j’ai bondi de ma chaise ! », confie Martial Hirtzel. C’est au détour d’une conversation avec une lieutenant de gendarmerie, fin août dernier, que le maire de Bouclans a découvert la problématique : « On m’a expliqué qu’il existait un projet de construction d’une nouvelle brigade à Saône. Une réunion a eu lieu en juin à l’initiative du maire de Saône, à laquelle je n’avais pas été convié. »
Le maire de Bouclans prêt à mettre la main au portefeuille
Dépendant de la brigade de Besançon-Tarragnoz, la gendarmerie de Bouclans se compose d’un accueil, de bureaux et de sept logements de fonction. Le bâtiment a été construit il y a une quarantaine d’années et souffre d’une vétusté certaine.
« Je m’engage à consacrer une partie du budget à la rénovation pour y pallier, à la fois sur l’entretien courant et sur des travaux », se défend le maire, qui explique avoir rencontré en octobre la commandante de compagnie, Nelly Wilmot, pour plaider sa cause.
« On n’imagine pas une seule seconde perdre notre brigade »
« Je lui ai fait part de ma motivation extrême à garder la gendarmerie. On n’imagine pas une seule seconde perdre notre brigade, la population du secteur y est très attachée », appuie Martial Hirtzel, en demandant désormais à être associé à la réflexion. Car réflexion il y a. Ce sont les mots – choisis avec soin – par la gendarmerie pour le confirmer. « Aucune décision n’a encore été prise », assure la commandante de compagnie.
« Une vraie attente de la population de Saône »
À Saône, Benoît Vuillemin assume sa manœuvre politique. « C’est un dossier qui existe depuis les années 70, mais qui n’a jamais été pris à bras-le-corps. Depuis, Saône a grandi. Ce n’est plus un petit village, mais une ville de 3 500 habitants (N.D.L.R. : contre 1 000 à Bouclans) qui fait office d’entrée sud du Grand Besançon Métropole, avec des axes routiers majeurs », avance le maire au soutien de sa candidature.
« On veut que les gendarmes soient bien intégrés dans la vie quotidienne, proches des activités et des commerces. Il y a une vraie attente de la population de Saône et un vrai besoin. Cet été, j’ai été obligé de prendre un arrêté antirassemblement car il y avait des problèmes de délinquance, auxquels s’ajoute une hausse des cambriolages », insiste l’élu, déterminé à obtenir gain de cause.
Chacun voit midi à sa porte
Benoît Vuillemin dit « comprendre la position » du maire de Bouclans, tout en déclarant « ne pas être là pour parler d’intérêt individuel, mais plutôt d’intérêt général. »
L’élu de Saône insiste en proposant une solution intermédiaire : « Pourquoi ne pas reproduire ce qui a été fait à Pusey (Haute-Saône), une sorte de point sécurité physique ? Mais au moins une présence des forces de l’ordre. » Affaire à suivre.