vendredi 12 août 2016
198 armes et 12 431 munitions hors d’état de nuire
Dans l’armurerie de la gendarmerie à Faa’a, plusieurs dizaines d’armes à feu et des milliers de munitions de tous calibres attendent d’être détruites.
Le 7 mai 2015, les services de l’État – gendarmerie, police, bureau du procureur de la République et haut-commissariat – avaient lancé l’opération “Avant de commettre l’irréparable, déposez les armes !”, pour inciter les particuliers à remettre volontairement les armes à feu, détenues illégalement ou non.
La campagne, qui s’est poursuivie durant six mois, a porté ses fruits : 165 armes et 7 406 munitions ont été collectées en zone gendarmerie, 33 armes et 3 935 munitions en zone police.
Il s’agit principalement de fusils de chasse, venant en majorité de Tahiti et des Marquises. S’il est possible de se procurer une arme de façon légale en Polynésie, les autorités estiment que nombre d’entre elles arrivent sur des voiliers, puis échangées ou simplement volées.
Un signalement d’arme de guerre a récemment été fait en Polynésie ; il s’agissait, en fait, d’une arme factice utilisée par les pratiquants d’Airsoft.
“On veut conserver l’avance qu’on a en Polynésie sur la délinquance avec armes. À une exception(la tentative de vol de Ben Benacek à la Banque de Polynésie de Papara en 2000, NDLR), il n’y a pas de braquage en Polynésie”, rassure le colonel Pierre Caudrelier, qui commande la gendarmerie au fenua.
Mais il n’empêche que la détention d’armes à feu à domicile “peut inciter le détenteur, un jour, à s’en servir”. “L’énervement, une bagarre qui tourne mal, un différend familial, peuvent devenir dramatiques. Et le mimétisme peut réveiller une violence latente.”
Les armes collectées vont maintenant être détruites par l’armurier de la gendarmerie. Les pièces en bois sont démontées, les pièces métalliques du mécanisme et du canon sont découpées en petits morceaux ; les munitions sont tirées si c’est encore possible, les autres sont démontées, avant de percuter l’amorce et de faire exploser la poudre.
Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, ou qui se retrouvent en possession d’armes à feu, par exemple dans le cadre d’une succession ou d’un héritage, il est bien sûr toujours possible de s’en séparer en contactant la brigade de gendarmerie ou le commissariat de police le plus proche de son domicile.
C.P.