BESANÇON : UN MOIS FERME POUR UN COUP DE PIED À UN GENDARME
21/07/2015 à 05:04 , actualisé le 20/07/2015 à 22:18
IL A DES BLESSURES au visage dont l’origine est incertaine, il a 21 ans, il fait si jeune. Il n’a pas encore un travail stable, il veut faire une formation de cariste. Il est jugé en procédure de comparution immédiate, il semble ne pas trop comprendre comment il a pu se conduire de façon aussi chaotique au cours de la nuit du 18 au 19 juillet à Morteau. C’est la fête foraine dans la cité, deux gendarmes veillent au grain. Ils remarquent un jeune homme pas très en forme et titubant dans la rue. Il a beaucoup bu, ils décident de le raccompagner au domicile de son père. Tout se passe bien. Les voilà tous trois dans le hall de l’immeuble. Les gendarmes le laissent mais il est si imbibé qu’il ne sait plus à quel étage se trouve le logement. Il tape et sonne aux portes. Entendant pareil barouf nocturne, les gendarmes remontent à l’étage où il se trouve sauf que l’un d’eux, un adjudant, reçoit un coup de pied au visage. A ce moment-là, une porte s’ouvre, c’est le père qui tire son fils chez lui. Les gendarmes repartent mais reviennent le lendemain matin pour interpeller le jeune homme. Cela va être mouvementé, la porte du logement doit être enfoncée. Le jeune homme saute par la fenêtre, se retrouve face à l’adjudant, prend la fuite et reçoit une décharge de taser qui le stoppe. « Je ne me suis pas enfui, il a tiré aussitôt », dit le prévenu au tribunal.
« Les faits sont inadmissibles »
Quant aux faits, il souligne : « Je ne me souviens pas d’avoir donné un coup de pied mais c’est possible, j’ai aucun souvenir. Si j’ai tapé le Monsieur, je m’excuse. Qu’est-ce que j’ai fait pour fuir et pourquoi, je sais pas ». Sûr, il avait 1,54 g d’alcool dans le sang au lendemain de la nuit agitée. Le gendarme qui n’a pas eu d’ITT, demande 400 € « pour remise en question du respect de l’uniforme ». Le président rectifie, « ce ne peut être qu’au titre d’un préjudice moral ». Le procureur Clément souligne : « Les gendarmes le ramènent pour qu’il aille se coucher, les faits sont inadmissibles. On ne porte pas de coup à un gendarme ou un policier ». Défenseur, Me Julien Vernet rejette cette idée d’un jeune qui voit rouge à la vue d’un uniforme : « A-t-il vraiment voulu frapper ? Il a eu un geste d’homme qui avait vraiment beaucoup bu. C’est encore un gamin, il dit de lui-même, c’est ma mère qui a ma garde ». Le jeune prévenu lâche : « Je suis correct dans la vie mais si je bois, je ne suis pas raisonnable ». Lui qui est en état de récidive légal pour un dossier du même type, écope de 6 mois dont 5 avec sursis et mise à l’épreuve durant deux ans avec une obligation de soins et mandat de dépôt à l’audience. Le gendarme se voit accorder 250 €.
Y. A.