Bébé disparu en Creuse : des investigations menées au domicile des parents
Lavaveix-les-Mines: La maison du couple se situe sur cette petite route à proximité de la voie ferrée. Les gendarmes en bouclaient l’accès, hier.
Un bébé de quatre mois recherché par les gendarmes de la Creuse
Ses parents ont signalé la disparition du petit garçon hier soir à la gendarmerie de Chénérailles.
- Par Pascal Coussy
- Publié le 28/08/2014 | 10:56, mis à jour le 28/08/2014 | 15:12
VIDEOS. Creuse : les parents du bébé de 4 mois évoquent un enlèvement
V.F. et M.-L.W. | Publié le 28.08.2014, 11h54 | Mise à jour : 21h51
Selon les parents, l’enfant se trouvait dans leur véhicule, garé non loin d’eux près d’une aire de loisirs. | (Capture d’écran/France 3 Limousin.)
Des recherches étaient toujours en cours ce jeudi après-midi dans la Creuse, après la disparition d’un bébé de 4 mois signalée par ses parents dans le secteur de Chénérailles, dans l’est du département. En début de soirée, le procureur de la République de Guéret a indiqué qu’aucune piste n’était écartée.
Un important dispositif de recherches a alors été mis en place, incluant notamment plusieurs dizaines de gendarmes et un hélicoptère muni d’un projecteur. Le secteur ratissé portait sur une partie de la forêt communale, d’environ 80 hectares et composée pour moitié de résineux, selon la description du maire de Chénérailles, Bernard Robin. Le dispositif est toujours en place, sans résultats tandis qu’une enquête de voisinage se poursuit.
Jeudi dans la journée, quelques gendarmes dans le bourg discutaient avec des habitants, tout en essayant de conserver leur présence discrète, a indiqué l’élu. «Les gens ne sont pas tous nécessairement au courant, mais commencent à comprendre en voyant les manœuvres. Il y a forcément une émotion, on est une commune rurale, ce genre de choses n’arrive pas souvent ici. Mais tout le monde a des enfants, ou des petits-enfants» a déclaré le maire.
VIDEO. La déclaration du procureur de Guéret
VIDEO France 3. Disparition d’un nourrisson à Chénérailles
LeParisien.fr
Bébé disparu en Creuse : la piste du kidnapping explorée
La gendarmerie à proximite de la maison des parents du nourisson – DELPY Michèle
Les enquêteurs recherchent toujours cet enfant de quatre mois. Pour le retrouver, ils doivent se fier aux circonstances décrites par les parents, aussi surprenantes soient-elles. Ce jeune couple vit dans un contexte familial difficile.
Mercredi soir, un jeune couple joue aux boules dans une base de loisirs boisée, située à proximité de Chénérailles, un bourg du centre de la Creuse. Un bébé dort ou gigote dans un cosy posé à côté du véhicule familial. La nuit tombe, les parents songent à rentrer. La maman s’affaire. Soudain, un individu surgit, s’empare du cosy et s’enfuit à pied.
Pas d’autres témoins
Les deux jeunes parents ont des problèmes de santé, leur bébé aussi, préciseront-ils dans leur déclaration. Ils renoncent donc à se lancer à la poursuite du ravisseur en courant et tentent de le retrouver en voiture. En vain. La scène n’aurait pas eu d’autre témoin.
A 20 h 30, le couple se présente à la gendarmerie de Chénérailles. Aux militaires, les parents racontent cette histoire étrange. Ils sont en état de choc. Ils n’ont même pas pu identifier le sexe du ravisseur.
Immédiatement, les recherches s’engagent. Les habitants de Chénérailles vont comprendre que quelque chose de grave se passe en entendant un hélicoptère tourner au-dessus de leurs têtes. Un projecteur a été braqué sur la zone de la disparition jusqu’à une heure avancée de la nuit.
Pas d’hypothèse privilégiée
Hier soir, le procureur de la République de la Creuse, Sébastien Farges, a repris les déclarations des parents du petit Loan, quatre mois, pour expliquer l’orientation du dispositif de recherches engagé depuis la veille : la piste du kidnapping sera explorée jusqu’au bout et une cellule consacrée à cette affaire a été constituée par le groupement de gendarmerie de la Creuse.
Le représentant du parquet n’a toujours pas qualifié les faits : « Rien ne permet encore d’affirmer qu’il s’agit d’un enlèvement ou d’une disparition inquiétante. » Le Parquet se donne les moyens de retrouver l’enfant mais se refuse à privilégier une hypothèse ou une autre : « Des affaires récentes nous avons tous en tête celle de Clermont-Ferrand -invitent à la prudence », justifie Sébastien Farges. Les enquêteurs et notamment ceux de la section de recherches de Limoges, ont passé la journée auprès des parents.
Un autre drame familial il y a trois semaines
Le jeune couple vit à Lavaveix-les-Mines, dans une maison très modeste près de la voie ferrée. Le parquet veut leur laisser le temps de reprendre pied avant d’obtenir des éclaircissements : « Ils sont dans un état de sidération. Pour nous, ce sont des victimes », insiste Sébastien Farges. Des auditions se poursuivent autour des lieux du drame et à Lavaveix-les-Mines, dans l’entourage des parents.
Le jeune couple est suivi socialement. À Lavaveix-les-Mines, le voisinage fait état d’un contexte familial assez compliqué. Le père de l’enfant, Cédric Danjeux, 31 ans, auto-entrepreneur en maçonnerie, a été touché de près par un autre drame, il y a trois semaines : Frédéric; l’un de ses neuf frères et sœurs, s’est suicidé à la prison de Guéret début août. Le jeune homme devait comparaître aux assises pour un meurtre perpétré à Aubusson en août 2013. Cédric Danjeux pourrait lui-même faire preuve de violence selon son entourage, notamment vis-à-vis de sa compagne. Il est par ailleurs fâché avec une partie de sa famille. Avant d’approfondir cet aspect de la personnalité et du vécu du père du bébé disparu, les enquêteurs vont redoubler d’efforts ce vendredi pour retrouver le petit Loan.
Le procureur a sollicité des moyens techniques plus pointus, qui s’ajouteront au premier dispositif. C’est-à-dire des plongeurs pour sonder les étangs de Chénérailles, tandis que des équipes cynophiles spécialisées arpenteront les bois creusois.
Julien Rapegno
julien.rapegno@centrefrance.com
VIDEOS. Disparition du petit Loan : les gendarmes fouillent les étangs
V.F. | Publié le 29.08.2014, 11h08 | Mise à jour : 14h38
Pour tenter de retrouver le petit Loan, quatre mois, disparu depuis mercredi soir, les gendarmes poursuivent les recherches sur le terrain avec d’importants moyens, y compris des plongeurs. |@Gendarmerie
A la mi-journée, ces recherches restaient vaines.
Les gendarmes sont notamment appuyés par un chien de race Saint-Hubert, capable de détecter des pistes olfactives de 24 heures à 48 heures après les faits. Ils avaient poursuivi leur recherches dans la nuit de jeudi à vendredi «jusqu’à environ 1 heure du matin», sans résultats. La gendarmerie nationale a relayé ces différentes recherches sur son compte Twitter.
Les parents, domiciliés à Lavaveix-les-Mines, ont affirmé que leur bébé avait été enlevé à proximité de l’aire de loisirs, à une dizaine de kilomètres de chez eux. Après avoir ratissé une partie de la forêt communale voisine de la base, les gendarmes se concentrent désormais sur les plans d’eau. Trois plongeurs de la brigade nautique d’Arcachon (Gironde), équipés d’un sonar, ont commencé à se relayer peu avant 11 heures pour sonder un des deux plans d’eau.
Au total, une trentaine de militaires et gendarmes, venus de différentes compagnies du département, sont déployés sur la zone. Un périmètre de sécurité a été mis en place, entraînant plusieurs déviations de circulation, alors que la quinzaine de journalistes présents sur place était tenue à distance.
Pas de garde à vue pour le moment
Longuement interrogés chez eux jeudi, les parents ont indiqué aux enquêteurs de la section de recherches de Limoges que le petit Loan présenterait des «problèmes de santé». Il ont expliqué que l’enfant se trouvait dans un couffin de type «cosy», près de leur véhicule, garé non loin d’eux sur une aire de loisirs où ils jouaient à la pétanque, lorsque «après un moment d’inattention, ils ont aperçu un individu s’enfuyant avec le cosy et le bébé».
Le Procureur de la République de Guéret, Sébastien Farges, a appelé jeudi lors d’une conférence de presse à la prudence dans cette affaire.
VIDEO. La déclaration du procureur de Guéret
Jeudi soir, le Parquet se refusait toujours à qualifier les faits, ne souhaitant pas se prononcer sur la piste d’un enlèvement ou d’une disparition. Le dispositif alerte-enlèvement n’a pas été déclenché. Aucune garde à vue n’a été prononcée. Le procureur de la République estimait qu’il n’existait pas de «suspicion» à l’encontre des parents et s’est refusé à tout commentaire sur un quelconque passé judiciaire du père ou de la mère, disant considérer les parents avant tout comme des «victimes». «Les parents n’ont pas pu identifier la personne, qu’ils n’ont vue que de dos», a–il ajouté, précisant qu’ils souffraient, tous les deux, de «problèmes physiques» les empêchant de se lancer à sa poursuite.
Selon le quotidien La Montagne, le couple domicilié à Lavaveix-les-Mines, à environ 25 km au sud-est de Guéret, est suivi par les services sociaux. Citant un proche, le quotidien indique que le père de famille, un maçon de 31 ans, a été touché récemment par un drame familial concernant son frère.
VIDEO. Un bébé disparaît dans la Creuse
VIDEO France 3. Disparition d’un nourrisson à Chénérailles
LeParisien.fr
Bébé disparu en Creuse : les doutes des grands-parents
Fait divers Loan Chenerailles disparition .Pierre Bouton le Grand Père de Loan( photo parle de Christelle Morlonla mère de l’ enfant donc sa fille et de Cedric Danjeux le père) – DELPY Michèle
(1) Cédric Danjeux n’a pas ou plus de permis de conduire. Il a déjà été arrêté pour de banales infractions routières Mais les gendarmes d’Aubusson et de Felletin ont eux l’occasion de l’interpeller aussi pour des vols et du recel, puis des cambriolages, des appels malveillants ou encore des outrages et des falsifications de chèques. (Source : Le Populaire du Centre)
Les parents du bébé disparu placés en garde à vue pour «enlèvement» et «violence»
Ils avaient déclaré que leur fils de quatre mois avait été enlevé, mercredi. Ce dont doute le procureur.
Les parents du petit Loan, qui affirmaient depuis trois jours que leur bébé avait été enlevé par un inconnu dans la Creuse, ont été placés en garde à vue samedi pour «enlèvement, séquestration et violences», a annoncé le procureur de la République, qui a qualifié de «très minces» les chances de retrouver l’enfant vivant.
Le père et la mère, âgés respectivement de 31 ans et 24 ans, ont été placés en garde à vue à 15h15, a annoncé lors d’une conférence de presse à Guéret le Procureur de la République, Sébastien Farges, qui n’a pas souhaité dévoiler le lieu où ils étaient entendus.
Pour justifier le placement en garde à vue du couple, le magistrat a évoqué «des incohérences et des invraisemblances dans le discours des deux parents, tant sur le plan matériel que sur le scénario», avec «une partie de leur propos qui semble scénarisée». Les parents affirmaient depuis le début de l’affaire que leur enfant, âgé de quatre mois, avait été enlevé sous leurs yeux à Chénérailles par un mystérieux ravisseur.
«J’ai des raisons de penser que les parents ont participé aux faits», a poursuivi le magistrat, indiquant que le «bébé a pu subir des violences, sans savoir qui a pu les commettre». «Nous ne travaillons que sur des hypothèses: accident domestique, un tiers», a-t-il ajouté, sans plus détails.
Le procureur s’est dit par ailleurs «pessimiste» sur le sort du bébé qui souffrait d’une malformation cardiaque et qui avait été opéré en juillet. «Les chances de retrouver ce soir ou dans les jours qui viennent un enfant vivant, et même tout simplement de retrouver l’enfant, sont très minces», a-t-il déclaré.
Les parents avaient signalé à la gendarmerie, le 27 août au soir, la disparition de leur enfant, sur une aire de loisirs, à une dizaine de kilomètres de leur domicile, dans l’est du département. Aux enquêteurs, ils avaient déclaré que le bébé, qui se trouvait dans un couffin de type «cosy» déposé près de leur véhicule, avait été kidnappé par un inconnu alors qu’eux jouaient à la pétanque.
«Un climat familial de violence»
«Le bébé peut être n’importe où dans le département», a estimé samedi le procureur. Il a indiqué que les gendarmes allaient désormais se concentrer «sur l’enquête pure» et «chercher quand le bébé a été vu vivant pour la dernière fois». Il a par ailleurs mentionné des recherches «de traces de caches ou d’enfouissement».
Le magistrat a souligné que les parents, domiciliés depuis trois ans à Lavaveix-les-Mines, à 25 km au sud-est de Guéret, évoluaient dans un «climat familial de violence». Le père de famille a notamment été condamné en février par le tribunal de Guéret pour des faits de «violences», a-t-il indiqué, sans en préciser la nature. Des violences conjugales ont été mentionnées par plusieurs proches.
Dès l’annonce de la disparition, un vaste dispositif de recherches avait été mis en place sur l’aire de loisirs et dans les environs. Plusieurs dizaines de gendarmes se sont relayés pendant trois jours pour ratisser la zone, se concentrant sur les espaces boisés et les étangs, sans résultat. Une équipe cynophile et un hélicoptère ont été également mobilisés.
D’emblée, le parquet avait appelé à la prudence dans cette affaire, se refusant à qualifier les faits, enlèvement ou disparition. Aucun appel à témoin n’avait été lancé et le dispositif alerte-enlèvement n’avait pas été déclenché.