Avec les gendarmes qui contrôlent les identités des passagers des trains entre Val-de-Reuil et Vernon
Sécurité. Deux fois par mois, des militaires de Louviers et de Gaillon contrôlent les voyageurs entre Val-de-Reuil et Vernon. Des personnes en situation irrégulière y sont souvent repérées. Reportage.
Audrey CLIER |
PUBLIÉ LE 22/10/2019 À 04:58 MIS À JOUR LE 22/10/2019 À 04:58 TEMPS DE LECTURE : 1 MINUTE
«Bonjour, contrôle de papiers d’identité.» Des regards circonspects ou bien des sourires. Les voyageurs de la ligne Le Havre/Paris, plus précisément entre Val-de-Reuil et Vernon, ne sont pas indifférents aux militaires qui traversent les couloirs. Ils sont contrôlés deux fois par mois par le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Louviers, renforcé par la brigade de Gaillon. Un exercice qui s’insère dans le cadre de la police de sécurité du quotidien.
La peur du gendarme
«Nous avons trois missions: sécuriser les personnes, les halls de gare et être au contact des partenaires, comme la SNCF», explique le lieutenant David Malherbet, de la compagnie de Louviers. Par «rester au contact des partenaires», il entend apporter un appui au contrôleur de train, souvent seul.
«Je m’assure de la validité des billets. Si un passager n’est pas en règle et qu’il ne veut pas délivrer ses papiers d’identité, j’appelle les forces de l’ordre. Mais cela prend beaucoup de temps et nous n’avons pas toujours de réseau pour les joindre», explique le contrôleur, qui préfère rester anonyme.
Mais lorsque les gendarmes sont présents dans le train, le comportement des passagers récalcitrants change immédiatement. «Tout de suite, ils donnent leurs papiers (rires). Ils ont peur d’être emmenés par les gendarmes», apprécie le contrôleur, tandis que les militaires, divisés en deux groupes — l’un en tête et l’autre en queue de train — ont déjà commencé à contrôler les passagers en direction de Vernon. Ils scannent les pièces d’identité sur leur téléphone et le logiciel leur indique si oui ou non les papiers sont en règle.
Cet après-midi-là, les gendarmes ont contrôlé près de 800 passagers. Cinq ont attiré leur attention. «Certains n’avaient pas de papiers en règle sur eux. Nous avons dû les sortir du train et appeler la préfecture», explique le lieutenant. Ce qui est arrivé à ce Soudanais, qui avait, semble-t-il, reçu une notification de quitter le territoire depuis plus d’un an. Après un coup de fil à la préfecture, les militaires ont appris que l’homme était finalement en règle. Il a pu poursuivre son trajet.
« Une bonne chose »
En revanche, un Nigérian, qui était également sous le coup d’une telle décision, a, lui, été placé en rétention administrative pendant douze heures. Il aura rendez-vous à la préfecture dans les prochains jours.
Accompagnées d’un chien, les forces de l’ordre peuvent également détecter des stupéfiants dans les voitures des trains contrôlés.
Cette présence, qui intrigue forcément au premier abord, semble rassurer les passagers. «Vous faites souvent cette vérification? C’est une bonne chose», apprécie l’un d’entre eux. Il recroisera certainement le chemin des gendarmes, qui opèrent régulièrement, depuis juin.
Audrey Clier
Journaliste, agence locale de Louviersa.clier@paris-normandie.fr