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Justice

Arrêté pour un délit routier à Estivaux, un homme explose de rage en garde à vue à la Brigade de Lubersac

Publié le 17/03/2021 à 17h01

Arrêté pour un délit routier à Estivaux, un homme explose de rage en garde à vue à la Brigade de Lubersac
Illustration Stéphanie para. © Stéphanie Para

Trois gendarmes ont été agressés, samedi 13 mars, en marge d’un contrôle anodin, à Estivaux. L’interpellé, très alcoolisé est devenu incontrôlable dans sa cellule de garde à vue. Il a été jugé ce mercredi en comparution immédiate à Brive.

Sa camionnette, stationnée à proximité d’un pré avec des chevaux à Lubersac, dans le contexte pas si lointain d’agressions d’équidés, avait suscité l’inquiétude des riverains. Alors, ce 13 mars, une équipe de gendarmerie s’était rendue sur les lieux pour faire une levée de doute. Finalement, la camionnette était repérée à Estivaux. 

Un contrôle qui dégénère

Les gendarmes constataient alors que l’homme, un Espagnol de 40 ans roulant sans permis, ni assurance, sous l’effet de cannabis et de l’alcool se montrait très nerveux. Conduit dans les locaux de la PMO d’Uzerche, les outrages et les menaces à l’égard de trois gendarmes, ont débuté. Son taux d’alcool dans le sang, était mesuré à plus de deux grammes.

Conduit à la brigade de Lubersac, il a continué à proférer des menaces  dans sa cellule de garde à vue. « Il s’est mis à mimer un égorgement, puis nous insultait ainsi que nos familles. Il alternait les phases de calme et de pleurs, puis d’agacement dans sa cellule. Il tapait dans les chaises, sur un bureau. Puis, il s’est emparé d’un crayon qu’il a voulu utiliser comme un couteau contre nous. Mon collègue n’a pas eu d’autre choix que d’utiliser son pistolet à impulsion électrique pour le neutraliser », explique un gendarme dans sa déposition.

« Le crayon, je l’ai brandi pour me faire hospitaliser » 

Présenté en comparution immédiate ce mercredi 17 mars, le mis en cause, qui vit de manière nomade en France depuis deux ans, à la recherche de chantier agricole, a présenté ses excuses aux gendarmes. « J’avais passé une mauvaise journée, je m’étais disputé avec ma petite amie, c’est pour cela que j’avais bu. Le crayon, je l’ai brandi pour me faire hospitaliser », a-t-il expliqué.

« En 13 ans dans la gendarmerie, j’ai connu insultes et outrages, mais pas une telle  violence », a témoigné une des trois victimes, se présentant comme un père de deux enfants. « En, dix ans, les violences contre les gendarmes ont augmenté de 76 %. Un crayon, ce n’est pas un couteau, mais cela suffit pour crever un œil », a rappelé Me Caetano, conseil des gendarmes, qui ont eu 6 jours d’ITT.

500 euros pour chaque gendarme au titre de préjudice moral ont été demandés.

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Deux ans de prison requis

« C’est une violence, sans limite, sans raison, sans cadre. On s’en prend aux gendarmes, à leurs familles. Il y a une accumulation des violences contre eux, on ne respecte plus ce qu’ils représentent », déplore Xavier Pasturel pour le parquet, avant de requérir deux ans de prison.

« La peine doit aussi aider le condamné. Il lui faut un accompagnement » a plaidé Me Blanchard, pour son client. Il a été pris d’une crise de rage, il n’a pas eu de cesse de s’excuser par la suite. Il a été débordé, il a perdu le contrôle. C’est le médecin qui le dit en demandant son hospitalisation. Son état ne correspondait pas à un placement en garde à vue… »

Le tribunal a opté pour une peine d’avertissement et d’obligation pour le mis en cause, condamné à six mois de prison avec sursis. Il devra indemniser chaque victime à hauteur de 500 euros, et soigner ses problèmes d’alcool et de stupéfiants. 

Pierre Vignaud

Source : www.lamontagne.fr

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