Ardèche: Il y a 40 ans…. l’affaire Conty
Le 24 août 1977, Pierre Conty et deux autres hommes braquent le Crédit agricole de Villefort (Lozère). L’affaire tourne au désastre et se termine par la mort de trois personnes, dont un gendarme. Recherché, Conty n’a jamais été retrouvé. 40 ans après, il est toujours en cavale.
Le 24 août 1977, voilà 40 ans, Pierre Conty et deux complices braquent une banque. Au cours de leur cavale, ils tuent un gendarme et deux « civils ». Ce fait-divers sanglant traumatise l’Ardèche et devient, dans le même temps, le symbole de la fin d’une époque.
De l’enfance à la rebellion
Pierre Conty grandit entre Grenoble et les Hautes-Alpes. Son parcours est ensuite marqué par son refus du travail en usine puis son établissement en Ardèche en 1967, il est alors âgé de 20 ans. En couple, puis en communauté, Pierre Conty effectue un retour à la terre. La dureté des travaux agricoles, sur ces terres hostiles, les difficultés économiques dans un département menacé par la désertification, les tensions de la vie communautaire, les problèmes relationnels avec la population locale, la tentation de la violence, les ruptures et désillusions entraînent Conty vers des rêves de révolution et de vie nouvelle.
Une vie marginale
La communauté à laquelle Pierre Conty appartient, vit d’un maigre troupeau de chèvres, de la vente de fromages et de quelques arpents de terre. Pourtant au pays, il se passe de drôles de choses. Des cambriolages, des vols, un hold-up, un attentat à l’explosif contre le monument qui marque le lieu du crash d’un avion transportant des sommités du nucléaire à Mézilhac… Des faits qui sont placés au crédit de cette communauté marginale.
Un braquage sanglant
Le 24 août 1977, Pierre Conty, Stéphane Viaux-Peccate et Jean-Philippe Mouillot attaquent le Crédit Agricole de Villefort en Lozère. Butin : 30 000 francs.
Sur le chemin du retour à Saint-André-Lachamp en Ardèche, la voiture des braqueurs se trouve face à une Estafette de la gendarmerie en patrouille. À son bord, deux gendarmes : Dany Luczak et Henry Klintz. Les gendarmes ne savent rien du hold-up de Villefort, mais Conty et ses complices l’ignorent.
Vitres baissées, la Citroën croise le véhicule de gendarmerie : les tirs pleuvent, le gendarme Luczak s’effondre atteint de six balles. Tenu en joue par Stéphane Viaux-Peccate, le gendarme Klintz voit sa dernière heure arrivée, mais Viaux-Peccate hésite et cela suffit à Henry Klintz pour rouler dans le talus et sauver sa peau.
La cavale se poursuit sur les petites routes sinueuses de l’Ardèche. Arrivée à la hauteur de Pont-de-Labeaume, le véhicule des fuyards heurte la Peugeot de Roland Malosse qui est accompagné de Michel Veyrenc. Pierre Conty leur intime l’ordre de lever les mains en les braquant avec son arme. Arrive alors la voiture de Cyprien Malosse, le père de Roland, acculé, Conty fait feu : Cyprien Malosse, commerçant à Pont-de-Labeaume, est mortellement touché puis Roland est tué sur le champ tandis que Michel Veyrenc parvient à s’enfuir.
La chasse à l’homme est alors lancée. L’étau se resserre autour de Rochebesse, où la communauté est établie, Pierre Conty parvient à fuir, il s’évanouit dans la nature.
Après ce braquage sanglant, et en moins de trois heures, celui qui rêvait d’une autre vie avit basculé du côté des criminels, il était devenu » le tueur fou de l’Ardèche « , comme l’ont rapidement nommé les journalistes de l’époque.
Certains l’ont imaginé parti au Maghreb, d’autres tué par les services spéciaux. La disparition de Pierre Conty reste mystérieuse