Falaise. Alcool, outrage et rébellion
Un membre de la communauté des gens du voyage, connu de des services de gendarmerie, comparaissait mercredi 18 décembre à Caen pour outrage et rébellion envers des gendarmes.
Publié le 23 décembre 2019 à 10h09
Par Tendance Ouest
Le samedi 20 juillet 2019, les gendarmes sont appelés une première fois dans un quartier « chaud » de Falaise pour une rixe entre familles de gens du voyage. Ils parviennent à calmer le jeu parmi les protagonistes. Mais un peu plus tard, ils doivent revenir, après le signalement de deux hommes torse nu et fortement alcoolisés, qui sèment à nouveau le trouble. A la barre du tribunal correctionnel de Caen, mercredi 18 décembre, Ludovic Lainenn, âgé de 44 ans, reconnait son alcoolisation massive mais ne se souvient pas des faits qui lui sont reprochés. « Si les gendarmes le disent, c’est que c’est vrai » déclare-t-il.
Incohérences
et prudence
Son avocate souligne que la prudence doit être de mise dans cette affaire, qui comporte beaucoup d’incohérences. Selon elle, la situation de ce soir d’été est très confuse, dans la mesure où elle implique plus de vingt personnes présentes sur les lieux. « Les gendarmes recherchaient deux personnes torse nu et très vindicatives, mais rien n’indique qu’il s’agisse du prévenu et de son fils de 15 ans – mis en examen suite aux faits. Il n’y a aucun témoignage, seule la rébellion du prévenu au moment de l’interpellation, et non l’outrage antérieur, est caractérisée. Mon client n’est pas de mauvaise foi, il veut bien tout reconnaitre même si, du fait de son état de conscience altérée, on ne peut pas parler d’intentionnalité coupable » ajoute-t-elle. Pour le procureur, sa culpabilité ne fait pas de doute : « après treize condamnations à son actif, il n’a eu aucune prise de conscience de sa dangerosité lorsqu’il est sous l’emprise de l’alcool« . Il requiert 8 mois de prison dont trois avec sursis et mise à l’épreuve, et obligation de soins. Le tribunal le relaxe pour outrage et le condamne à 4 mois de prison aménageables, ainsi qu’à 300 euros d’amende pour préjudice à chacun des deux gendarmes ayant subi sa rébellion et 733 euros de frais de justice.