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Le - Affaire Escadeillas : comment la gendarmerie a retracé 32 ans d’enquête

Affaire Escadeillas : comment la gendarmerie a retracé 32 ans d’enquête

Trente-deux ans après la disparition de Martine Escadeillas, un homme a été interpellé mardi 22 janvier puis mis en examen deux jours plus tard pour « homicide involontaire ». Pendant deux ans, la gendarmerie d’Occitanie a retracé plus de trois décennies d’enquête.

Martine Escadeillas, disparue le 8 décembre 1986

Martine Escadeillas, disparue le 8 décembre 1986 © Maxppp – REMY GABALDA 

C’était le 8 décembre 1986 : Martine Escadeillas, 24 ans, disparait brutalement à Ramonville dans la banlieue sud de Toulouse. Après deux enquêtes improductives, le meurtrier court toujours. Une troisième information judiciaire a rouvert ce cold case (affaire judiciaire non élucidée) en 2016 pour finalement mettre en examen un homme jeudi 24 janvier. 

Le logiciel ANACRIM

Pour ce genre d’affaire criminelle vieille de 30 ans, la gendarmerie n’opère pas toute seule. « On a dû faire appel à deux techniciens ANACRIM de la police judiciaire de Toulouse, détaille le colonel Philippe Coué, chargé de l’enquête. On a aussi été aidé de profilers, des spécialistes du Département des Sciences du Comportement (DSC), qui interviennent sur toutes les grandes affaires criminelles. »

Le logiciel fourni par ANACRIM permet d’analyser un grand volume de données. « Vous y rentrez des éléments liés à la téléphonie, des auditions… et il est capable d’établir des lignes de vie, des contradictions », affirme Philippe Coué.

Reprendre toute l’enquête à zéro

Après une première enquête en décembre 1986 et la réouverture du dossier dix ans plus tard (refermé en 2008), c’est la lettre d’une amie de Martine Escadeillas qui pousse la justice à ouvrir une troisième information judiciaire

Dans son courrier, l’autrice fait part de ses soupçons à propos d’un homme qui faisait partie de l’entourage de la victime à l’époque. « On a passé au crible l’ensemble des pièces de procédure depuis 1986, explique le colonel chargé de l’enquête. On a repris les faits à travers le prisme de cette nouvelle hypothèse émise dans la lettre : à la fois pour les analystes criminels et à la fois pour nos comportementalistes, cette hypothèse-là paraissait particulièrement crédible. »

Le mardi 22 janvier 2019, les autorités interpellent en Isère un homme âgé de 55 ans. Mis en examen, il a rendez-vous avec le juge des libertés et de la détention (JDL) lundi 28 janvier, puis il devra de nouveau se présenter devant le juge d’instruction vendredi 1er février. Lors de ces deux rendez-vous, il pourra passer aux aveux ou garder le silence.

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