Addict au rosé, allergique au bleu des gendarmes
«J’aime bien être alcoolique et la sensation que ça procure… ». À tout juste 19 ans, Kévin Baueur est un jeune homme à la personnalité troublante. Jugé hier en comparution immédiate par le tribunal correctionnel d’Avignon, à la suite de son interpellation la veille à Saint-Saturnin-lès-Apt, il a été condamné à un an de prison ferme. Le mandat de dépôt a été prononcé sur l’audience.
Il n’a pas accepté que les pompiers et les gendarmes débarquent sur les lieux de l’accident qu’il venait d’avoir. Effectivement, il avait près de 2 g d’alcool. Roulait sans permis et sans assurance. Il a terminé sa course dans un fossé. Lui et son passager s’en sortent indemnes par miracle. « Je voulais faire un tour. Je sais que je n’ai pas le droit mais vous savez, avec 2 grammes dans le sang… », lâche le prévenu. Léger sourire aux lèvres. Bras croisés sur un tee-shirt orange à tête de mort.
L’alcool est une vraie problématique chez cet individu. Malgré son âge, il dit boire régulièrement depuis ses 9 ans. Et consommer près de 10 litres de rosé par jour. En cubi généralement. Un breuvage si précieux pour lui qu’il n’a pas voulu le lâcher lorsque les pompiers sont arrivés sur les lieux de l’accident.
« Je ne supporte pas les gendarmes et l’autorité. Donc je frappe »
Cinq militaires ont été appelés en renfort. Ils ont été arrosés d’insultes.
Kévin Baueur ne cache pas qu’il « ne supporte pas les gendarmes et l’autorité. Donc je frappe ».
Il se définit comme « allergique au bleu des gendarmes ».
Nicolas Delpierre, substitut du procureur de la République est revenu sur les propos du mis en cause lors de ses réquisitions. « Vous n’aimez pas les couleurs mais vous aimez le rosé… Les gendarmes, les pompiers et le personnel de justice qui sont là, vous ne les méritez pas. Moi ça ne me fait pas rire », lance le magistrat pour couper court au ricanement du prévenu. Et ce dernier d’admettre au final qu’« il faut que je me calme un peu avec l’alcool. Ça fait quatre fois que je passe devant le tribunal à cause de ça ».
Sa précédente condamnation date de février. Il avait écopé de quatre mois avec sursis pour des outrages. Ils ont été révoqués et s’ajoutent donc à sa peine.