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Visite présidentielle : « A Saint-Rémy-sur-Avre, il y a plus de gendarmes dans les rues que de promeneurs »

Publié le 09/04/2021 à 13h00

Visite présidentielle : "A Saint-Rémy-sur-Avre, il y a plus de gendarmes dans les rues que de promeneurs" "C'est ma pire journée de l'année. Personne ...
Maria, patronne de l’un des deux tabacs de Saint-Rémy-sur-Avre : « C’est ma pire journée de l’année. Personne n’ose sortir ! »

Des gendarmes à tous les ronds-points. Des rues fermées à la circulation. A Saint-Rémy-sur-Avre, ce vendredi 9 avril, la visite du président de la République à l’usine Delpharm, qui met en flacon le vaccin Pfizer-BioNtech, ne donne pas le sourire aux rares commerçants ouverts. 

Plus de 500 gendarmes mobilisés dans toute la contrée. Et beaucoup moins de promeneurs ou de supporters du président Macron dans les rues de la bourgade de Saint-Rémy-sur-Avre, ce vendredi matin. 

« Nous, on l’aime bien. Il fait tout ce qu’il peut pour nous sortir du marasme. On aimerait bien l’approcher et l’encourager, mais ce n’est pas possible », regrettent un entrepreneur local accompagné de ses deux salariés. 

Le petit pont donnant accès à la rue de Nonancourt où se trouve le laboratoire Delpharm est fermé par les gendarmes. Alors, les supporters font demi-tour. 

Hélèna, 88 ans, a plus de chance. Elle habite à moins de 100 mètres du labo. Ses pantoufles aux pieds, elle se risque sur le trottoir au moment où le convoi passe vite, très vite. « Ah, c’est dommage, je n’ai pas eu le temps de le voir ! »

Les commerçants : « Zéro chiffre d’affaire »

Héléna est de bonne humeur. Mais dans le centre-ville, la boulangère fait grise mine. « C’est bien gentil la visite de Monsieur Macron. On va encore parler de Saint-Rémy à la télé. Mais, moi, ce n’est pas ce qui me fera venir des clients dans ma boutique ». Un peu plus loin, Maria, patronne du bar-tabac, soupire : « Déjà qu’on ne travaille presque plus ! Mais là, ce matin, c’est zéro chiffre d’affaire ». Ces supporters du Président Macron sont déçus. Les gendarmes barrent l’accès à la rue du laboratoire Delpharm.

Nadège, une cliente, pousse alors la porte pour acheter son paquet de cigarettes : « Il n’y a personne dans les rues. Les gens pensent qu’ils vont être contrôlés par les gendarmes. Ceux qui ne sont pas trop en règle se méfient ! »

Quelques gendarmes mobiles arpentent la rue principale de la petite ville. Un passant sourit : « Aujourd’hui, c’est tranquille. Mais il y a deux ans, avec tous les gilets jaunes qu’il y avait ici, ils auraient eu du fil à retordre ! »

Pascal Boursier
pascal.boursier@centrefrance.com

Source : www.lechorepublicain.fr

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