Première constatation une fois que l’on est à bord, cet équipement n’est pas une machine à faire du chiffre contrairement à ce que l’on pourrait penser a priori. Les marges sont quasiment les doubles par rapport à celles des radars fixes. Sur le CD 1, jeudi, le gendarme au volant lance la Citroën aux 90 km/heure réglementaires en direction de Chauny. Son collègue à la place passager a branché la tablette et entré les paramètres souhaités. Il a plusieurs choix : contrôler seulement les véhicules croisés, seulement les véhicules qui les dépassent ou les deux à la fois. En cas d’obstacle, comme un terre-plein central sur une deux fois deux voies ou des plots sur la chaussée pour signaler un tourne-à-gauche, le radar n’enregistrera pas les véhicules croisés par exemple.

Transmission en direct

Plusieurs kilomètres plus loin, le véhicule descend les courbes du Banc-de-pierre. Une quarantaine de voitures ont été enregistrées par le radar. Aucune infraction liée à la vitesse à signaler. Il faut dire que chaque véhicule croisé n’est pas forcément enregistré, même si, comme le souligne l’un des deux militaires, « celui qui roule trop vite sera certainement pris ». C’est le cas de cette berline grise qui s’élance et double la voiture des gendarmes : 119 km/h au lieu de 90. « La marge est encore plus grande pour les véhicules en dépassement : il faut qu’il soit à plus de 20 km/h au-dessus de la vitesse autorisée ». Cet automobiliste ne s’est probablement rendu compte de rien : « Il découvrira le courrier dans sa boîte aux lettres. Il aura les coordonnées GPS de l’endroit où il a été flashé ».

Les militaires soissonnais décident de faire demi-tour au rond-point à la hauteur de la commune de Condren, pour regagner Soissons. Fin du contrôle : 162 véhicules enregistrés, 3 infractions relevées, 119 en dépassement, 102 et 106 en croisement. Depuis l’arrivée de ce véhicule à Soissons, « le pourcentage le plus élevé d’infractions relevées était de 11 % pour 200 véhicules ». À leur retour dans leurs bureaux, les gendarmes branchent la tablette et les données sont transmises au centre de Rennes.

Récemment, ce radar a enregistré un grand excès de vitesse sur cette même départementale entre Soissons et Château-Thierry. Un motard roulait à 150 km/heure au lieu de 90 à un endroit où un poste de contrôle n’aurait pas pu être mis en place. À la tête de la BMO de Soissons, le major Bée rappelle que « la vitesse est la première cause des accidents dans le département et une circonstance aggravante dans beaucoup d’autres ».

Source :  www.lunion.presse.fr