Articles

Le - À Beaucamps-Ligny, le panneau ne fait pas les voisins vigilants

À Beaucamps-Ligny, le panneau ne fait pas les voisins vigilants

PUBLIÉ LE 05/11/2014 PAR PLANA RADENOVIC

À l’heure où les Weppes, et au-delà, entrent peu à peu dans le dispositif de Participation citoyenne, nouveau nom des Voisins vigilants, sous l’égide de la gendarmerie, le cas Beaucamps-Ligny est édifiant. Le village s’y est mis en 2010, puis les voisins vigilants ont disparu… mais le panneau, lui, est resté.

Voisins vigilants ou pas, le panneau jaune, lui, est resté à l’entrée du village.

La commune de quelque 900 habitants, et un peu plus de 300 maisons, était parmi les premières du Nord, en 2010, à entrer dans le dispositif des Voisins vigilants, avec Bois-Grenier, Quesnoy-sur-Deûle, Santes, et Phalempin. Mais dans ce village, à l’époque peu touché par la délinquance, les Voisins ont fait pschitt. « Au début on en a eu, et après on n’en avait plus », résume, laconique, l’ancien maire Frédéric Motte.

Lors du lancement sous l’égide du commandant Gervais, ancien chef de la compagnie de gendarmerie de Lille, les Beaucampois volontaires étaient « trois ou quatre », se souvient l’ancien édile. Puis, il y a eu « un cas particulier » : « Quelqu’un qui était un peu chaud sur ces thématiques-là. La gendarmerie, qui ne veut surtout pas de shérifs, ne l’a pas retenu ». Et les autres ? Frédéric Motte rassemble ses souvenirs : il y avait peut-être « une personne âgée qui a trop vieilli, une personne qui a déménagé… »

Résultat, un beau jour, « de manière fortuite j’ai appris qu’il n’y avait plus de voisins vigilants, au détour d’un point avec la gendarmerie. Est-ce que c’était depuis trois jours ou depuis huit mois, je ne saurais pas vous le dire… » Frédéric Motte et son équipe tentent alors de rallumer la flamme vigilante : « On a reparlé une fois ou deux du dispositif dans le journal municipal, et je l’évoquais à chaque fois, lors de l’accueil des nouveaux habitants. » Mais, avoue-t-il, « la difficulté d’un système comme celui-là, c’est le suivi. »

Et surtout, y avait-il vraiment besoin de voisins vigilants à Beaucamps-Ligny ? Pour la nouvelle maire Catherine Lefebvre, c’est clair : « Personne ne jouait ce rôle-là parce qu’il n’y avait pas un besoin comme il y a maintenant. » La tranquillité du village est perturbée, «depuis deux ou trois ans » selon Frédéric Motte, par une recrudescence des cambriolages.

Du coup, ce n’est pas parce que « le processus est tombé en désuétude », rappelle Catherine Lefebvre, que la nouvelle équipe municipale (soutenue par la précédente) souhaite abandonner. Bien au contraire. Beaucamps-Ligny se lance dans le dispositif de Participation citoyenne à la fin du mois, pilotée par la brigade territoriale de gendarmerie d’Hallennes-lez-Haubourdin.

« J’avais sollicité la gendarmerie pour une piqûre de rappel, pour remettre au goût du jour ce qui avait déjà été dit auparavant. Avec le temps, les gens perdent l’habitude d’appeler, ils n’osent pas. Il faut les sensibiliser à se bouger. »

Et la vidéosurveillance ? « La Participation citoyenne était une première étape, s’il le faut, on montera les marches », lance la maire, Catherine Lefebvre. Qui objecte quand même le coût des caméras, et attend de voir « si c’est vraiment dissuasif ».

Be Sociable, Share!