« Pour imposer le matricule, Manuel Valls est passé en force »
« D’après mes souvenirs, c’est une première », s’étonne encore Philippe Capon, ancien CRS et patron d’Unsa-Police, un syndicat réformiste, premier syndicat chez les CRS. « Le ministère de l’Intérieur a en effet imposé ce changement contre l’avis de l’ensemble des représentants des policiers, des gardiens de la paix aux officiers en passant par les gradés jusqu’aux commissaires. Je suis élu depuis 2005 et je n’avais jamais connu un tel passage en force. Depuis 2011, lorsque des syndicats votent unanimement contre une mesure de l’administration, cette dernière est tenue de revoir sa copie. Lorsque, le 11 décembre, tous les syndicats ont affirmé leur refus du matricule, le 19 décembre, la Place Beauvau nous reconvoquait sans changer une seule ligne à son projet ! »
Chez les CRS comme chez les policiers en civil, ce changement se heurte, selon lui, à des difficultés particulières : « Faire porter le matricule en opération de maintien de l’ordre va forcément compliquer les interventions. Les compagnies républicaines de sécurité sont responsables collectivement. En cas de problème, si l’un d’entre eux est mis en cause, cela risque de paralyser les autres lors d’une intervention ultérieure. Avec cette mesure, on multiplie les obstacles. C’est une sorte d’épée de Damoclès au-dessus de la tête des CRS. En termes de maintien de l’ordre, c’est inefficace et cela ne sert absolument à rien. »
Non-sens
L’ancien motard des CRS se rappelle : « Tous les…