Sailly-sur-la-Lys: déjà onze voisins vigilants et la vidéoprotection soumise au vote du conseil vendredi soir
«Nous ne sommes pas là pour fliquer le quartier.» La commune de Sailly-sur-la-Lys compte depuis cette semaine onze référents plus communément connus sous l’appellation voisins vigilants. Leur mission: faire le lien entre les habitants des quartiers Saint-Arnoult et de l’Alloeu et la gendarmerie et signaler toute présence ou situation suspecte. Un dispositif de «prévention de la délinquance», qui sera complété d’ici quelques mois par l’installation de caméras de vidéoprotection, délibération à l’ordre du jour du conseil municipal vendredi soir.
Onze saillysiens se sont portés volontaires pour être habitant référent dans le cadre du dispositif « voisins vigilants ».
Entre début 2013 et fin août, quatorze cambriolages ont été dénombrés à Sailly, huit vols de ou dans les véhicules et cinquante-cinq faits de délinquance dont trente-deux atteintes aux biens. Des chiffres éloquents pour la gendarmerie, qui précise quand même que Sailly «reste une commune calme par rapport à d’autres, mais exposée, de par sa situation (proche de l’A25 et à la limite entre le Pas-de-Calais et le Nord). » Dans les deux quartiers pilotes choisis par la gendarmerie, résidence Saint-Arnoult (22 logements) et hameau de l’Alloeu (130 maisons), onze personnes se sont portées volontaires pour devenir référent. « Être référent c’est être l’intermédiaire, la personne s’engage à transmettre les informations jugées intéressantes à la gendarmerie, voitures suspectes, démarcheurs suspects et, en retour, il reçoit des informations de la gendarmerie pour pouvoir redoubler de vigilance, le cas échéant», résume l’élue, elle-même référente, qui est à l’origine de ce dispositif, Danièle Gardez.
Parmi les « voisins vigilants » présents lundi soir à la signature du protocole, le civisme est sur toutes les lèvres. « Je promène régulièrement mon chien dans le quartier », raconte cette volontaire de Saint-Arnoult. « Quand les gens partent en vacances on le sait, une solidarité existe déjà. Finalement, ce protocole officialise ce qui se pratique déjà ». Contrairement à ce que certains pourraient s’imaginer, le voisin vigilant n’est pas un « shérif » a rappelé la sous-préfète du Pas-de-Calais. « Chacun doit bien rester à sa place », a confirmé la gendarmerie. En cas d’urgence, c’est bien le 17 que chacun doit composer. Les voisins vigilants, qui ont d’ailleurs reçu une brève formation, attendent beaucoup de ce dispositif mais aussi du panneau qui sera installé dans leur quartier. « Un panneau qui indique que le dispositif existe doit être dissuasif, enfin c’est ce que nous espérons », témoigne cet habitant de l’Alloeu, qui précise que « tous mes voisins ont déjà été cambriolés une fois, voire deux. » Le dispositif, testé sur deux quartiers, pourrait, à terme et s’il est jugé efficace, être étendu à l’ensemble de la commune aux dires de la gendarmerie.
Bientôt sept caméras ?
Cette mesure, qui s’inscrit dans un schéma local de tranquillité publique, devrait être complétée dans les prochains mois par la mise en place de la vidéoprotection dans la commune. Une délibération à l’ordre du conseil municipal de ce soir (20 heures). « La municipalité envisage l’installation de caméras sur les bâtiments et espaces publics les plus sensibles. » Concrètement, sept caméras pourraient être placées à la mairie, à la Poste, au carrefour, à la Croix du Bac, au niveau de l’auberge, de la briqueterie et de la salle polyvalente. « L’appel d’offres a été lancé, nous devons maintenant choisir l’entreprise », confiait lundi soir Annie Vancortenbosch. Les premières caméras pourraient apparaître dès le début d’année prochaine. « Nous devrions procéder à une installation en deux tranches », précise le maire. Qui s’empresse d’ajouter : « Les images ne seront pas visionnées en temps réel. Elles le seront uniquement par la gendarmerie en cas de besoin, a posteriori. »
À quelques heures, du vote nous avons voulu connaître la position de l’opposition sur le sujet. Messieurs Chombard et Thulliez, qui s’étonnent que la vidéoprotection n’ait jamais été débattue lors de précédents conseils municipaux, « nous avons découvert la chose dans le bilan du maire que vous avez fait paraître le 4 novembre », n’ont pas souhaité s’exprimer. Christine Cazeaux pour sa part soutient le projet et ajoute : « Peut-être qu’un tel système aurait permis d’éviter les braquages successifs de la Poste. Les caméras redonneront peut-être confiance aux Sayllisiens qui hésitent à se rendre à La Poste et au distributeur, aux horaires de fermeture des bureaux. » L’élue d’opposition estime également que cette «vidéoprotection serait plus efficace en étant couplée avec l’embauche d’un policier municipal par exemple. » Des idées qui, n’en doutons pas, alimenteront les débats de ce soir.