François Hollande veut voir le logiciel Louvois stabilisé
Devant les représentants des conseils de la fonction militaire, le président de la République s’est ému des dysfonctionnements du logiciel de paye des soldats. François Hollande a appelé à “stabiliser” au plus vite le système.
Les bugs à répétition du système de gestion de la solde des militaires, le système Louvois, sont bien remontés jusqu’aux oreilles du chef des armées. Le président de la République s’est ému des dysfonctionnements de ce système de paiement alors qu’il recevait à l’Élysée, le 30 septembre, les représentants des conseils de la fonction militaire (CFM). “Celui qui l’a inventé, à mon avis, ne veut pas se révéler et je le comprends”, a-t-il souligné.
Depuis plusieurs mois, le système de gestion de la solde des militaires semble devenu incontrôlable, malgré les tentatives pour le rétablir, comme l’a souligné encore tout récemment un rapport parlementaire corédigé par les députés Damien Meslot (UMP) et Geneviève Gosselin-Fleury (PS), dévoilé le 11 septembre. “À mesure que l’on corrige des bugs, il en apparaît souvent d’autres”, soulignaient-ils. Surtout, les deux députés se sont étonnés de l’“impunité” dont ont jusqu’à présent bénéficié les responsables de ces dysfonctionnements, mais sans les nommer, le président de la République assurant, lui, que “personne ne sait qui a autorisé cette affaire”.
Les auditions successives des représentants du ministère de la Défense, menées par les commissions de l’Assemblée nationale comme du Sénat, n’ont pas permis de comprendre la chaîne de responsabilités entre civils, militaires et prestataires extérieurs intervenus dans ce dossier sensible. Harcelé de questions, Jean-Paul Bodin, le secrétaire général de l’administration pour le ministère de la Défense, a simplement souligné, le 10 avril dernier, devant les députés, que selon lui, les “responsabilités sont collectives” et “touchent autant les services locaux, qui doivent renseigner le système d’information RH, que le sommet de la hiérarchie”. De son côté, Jacques Roudière, ex-directeur des ressources humaines du temps où Louvois était lancé, a présenté platement ses “excuses à tous ceux qui ont été lésés” devant des députés visiblement agacés, le 29 mai dernier.
100 millions d’euros d’indus
En attendant de démêler le fil des responsabilités, la question de fond demeure pour les militaires victimes de retard ou d’erreurs dans le calcul de leurs soldes. Faut-il arrêter ou continuer avec Louvois ? Le président de la République, semble avoir tranché : “Ce système doit être stabilisé et les soldes payées au jour prévu”, a-t-il dit. À moins qu’il ne faille aller plus vite et passer à autre chose, comme l’a laissé entendre le chef d’état-major des armées, Édouard Guillaud ? “Il y a un an, je disais qu’il fallait changer de calculateur”, a-t-il rappelé lors de son audition au Sénat, le 12 septembre dernier. “Fin août, on a dépassé 50 % d’erreurs !” s’est-il emporté, avant de tordre le cou au logiciel. “Nous sommes sûrs que le calculateur lui-même – cœur du système – est déficient. Il y a un an, c’était encore une querelle d’experts. Maintenant, tout le monde est d’accord. Il faut donc faire quelque chose. Louvois coûte cher : on dépasse largement les 100 millions d’euros d’indus !”
Un nouveau calculateur coûterait plusieurs dizaines de millions d’euros, selon le chef d’état-major des armées. Faute de budget dédié, “ce sera donc sous enveloppe” a-t-il prédit, au détriment d’autres programmes. Si l’armée devait basculer sur un autre système, “trois ans sont nécessaires”, selon l’amiral Guillaud.
Source : www.acteurspublics.com
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