Face aux critiques, Valls se pose en « premier flic de France »
Face aux critiques, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a endossé lundi devant ses troupes ses habits de « premier flic de France », promettant de créer d’ici fin 2013 de nouvelles zones de sécurité prioritaires (ZSP) dont il a vanté les mérites.
« Etre +le premier flic de France+, c’est décider », a-t-il lancé devant les responsables de la police et de la gendarmerie réunis à l’Ecole militaire, à Paris, auxquels il a assigné une feuille de route pour les années à venir. <btn_noimpr>
Selon son entourage, il pourrait s’agir de dix à vingt nouvelles ZSP. Principale arme du gouvernement pour lutter contre la délinquance dans les quartiers sensibles, 64 de ces zones ont déjà été créées depuis l’arrivée au pouvoir de la gauche en 2012, principalement dans le nord et le sud de la France ainsi que dans le bassin grenoblois et la région parisienne.
Vantant son bilan place Beauvau, le ministre a mis en avant de « bons résultats » des ZSP contre les trafics de stupéfiants, l’économie souterraine et les violences urbaines.
Manuel Valls a déclenché la semaine dernière une intense polémique, au sein de la majorité, en niant la capacité d’intégration d’une majorité de Roms — des propos encore assumés dimanche malgré les critiques.
« Ma méthode »
Lundi, il n’a pas fait référence à cette controverse, préférant défendre longuement sa « méthode ».
« Etre aux côtés des forces de l’ordre, c’est défendre leur action quand elle est injustement mise en cause », a-t-il dit. « Etre sur le terrain est la meilleure manière d’établir ce dialogue dont j’ai voulu faire ma méthode. » « Je veux que les forces de l’ordre soient non seulement protégées », a-t-il ajouté, « mais aussi respectées lorsqu’elles font appliquer les lois ».
Le ministre a alors énoncé plusieurs chantiers concernant les forces de l’ordre, dont plusieurs étaient déjà connus.
Pour « restaurer la relation avec la police », il a rappelé que le matricule sur l’uniforme des forces de l’ordre serait effectif fin 2013 — en lieu et place du récépissé lors des contrôles d’identité un temps envisagé. Un nouveau code de déontologie est actuellement à l’étude au Conseil d’Etat et la « police des polices » peut désormais être saisie en ligne par les citoyens.
Manuel Valls a rappelé les créations de postes décidées pour « mettre fin à l’hémorragie sous le gouvernement précédent » (13.700 emplois supprimés, selon lui). Pour participer à l’effort de rigueur malgré des crédits de fonctionnement et d’investissement en hausse en 2014 « pour la première fois depuis 2007 », il a annoncé la création d’un service logistique commun police-gendarmerie notamment pour leur armement.
Un front syndical s’est toutefois dressé contre la baisse prévue d’une indemnité de pénibilité pour les élèves policiers et gendarmes.
De manière parfois feutrée, il a reconnu que des efforts étaient nécessaires, par exemple pour favoriser la féminisation de la hiérarchie des forces de l’ordre. La police judiciaire doit, elle, « s’adapter » grâce à un « plan stratégique ».
Le ministre veut aussi penser à la « nouvelle frontière du 3.0 »: réseaux sociaux, blogs, caméras mais aussi « tenues intégrant des tissus intelligents » pour mieux protéger les agents sont au programme de cette modernisation de la police.
Il a demandé un « renouvellement des méthodes de travail » sur les avoirs criminels, les « nouvelles mafias » de l’Est, promettant une annonce « dans les prochaines semaines » au sujet de la Corse et des Antilles minées par des règlements de comptes.
Enfin, Manuel Valls a fait savoir qu’il présenterait dans les prochains mois deux projets de loi pour mieux coordonner le travail du secteur de la sécurité privée (200.000 personnes en tout) et des polices municipales (18.000 agents) avec celui de la police et de la gendarmerie. « Je refuse d’être un vendeur d’illusions », a martelé le bouillonnant ministre.
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