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Au cœur du groupement d’intervention cynophile, une unité experte en détection, à Limoges

Au sein de la gendarmerie de Limoges, cinq maîtres-chiens du groupement d’intervention cynophile (GIC) interviennent régulièrement dans des affaires de stupéfiants, ou encore de recherches de personnes disparues.

Par Emilie Montalban

Publié le 04 janvier 2025 à 09h55

Parmi les chiens formés, certains sont des chiens de défense éduqués au « mordant » pour dissuader. © Marine ASTIER

Quentin ne s’entend pas avec ses voisins. Un soir, Michel, son voisin fait un peu trop de bruit. Quentin se rend chez lui, lui tire dessus et se retranche dans son logement, arme à la main. Si cette situation est fictive, c’est pourtant bien dans des cas comme celui-ci que le groupement d’intervention cynophile (GIC) de la gendarmerie de Limoges intervient.

Les quatre maîtres-chiens de la gendarmerie s’entraînent chaque jour avec leurs chiens spécialisés dans la recherche de produits stupéfiants, de billets, ou encore de personnes portées disparues.

Stupéfiants, billets, armes, disparus…

« Nous intervenons principalement en Limousin, mais nos compétences géographiques s’étendent dans toute la région Nouvelle-Aquitaine. Nous pouvons également être sollicités en zone police. Cette année, nous nous sommes rendus, au plus loin, sur le bassin d’Arcachon », détaille l’adjudant Maxence.

Des binômes aguerris aux capacités techniques hors pair, indispensables dans bon nombre d’affaires. À Limoges, deux chiens sont spécialisés dans la recherche de produits stupéfiants, de munitions, d’armes et de billets, deux autres sont formés à la piste et à la défense. Le cinquième est dressé pour la recherche de stupéfiants et billets, ainsi que pour la défense.

« Tous nos chiens sont formés entre leurs 10 mois et 2 ans, au sein du Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie de Gramat (Lot). Ils sont ensuite spécialement attribués à un maître-chien. C’est une formation longue et difficile pour qu’ils acquièrent toute la technicité nécessaire », explique le maréchal des logis-chef Quentin.

« Ces chiens sont capables de retrouver la personne recherchée grâce à une odeur, mais ils réalisent également du pistage judiciaire. Sur ce type de pistage, le chien est capable de trouver des indices après un cambriolage. Dessus, on peut prélever de l’ADN », ajoute l’adjudant Maxence. Lors d’une perquisition de domicile, les chiens formés à la recherche de stupéfiants peuvent détecter du produit au sol comme dans les faux plafonds.

Un binôme aguerri

Mais en combien de temps le chien peut-il mémoriser une molécule ? « Il lui suffit d’une seule journée. Ce qui prend le plus de temps, c’est d’apprendre aux chiens à travailler dans tous les milieux et avec des quantités différentes. Certaines molécules sont plus odorantes que d’autres », détaille le maréchal des logis-chef.

Du côté du maître-chien, il faut rester attentif et vigilant à ce que chaque recoin d’une pièce soit passé à la truffe. Des suppléants aux maîtres-chiens les aident justement dans leur travail en cas d’obstacles, pour les mettre en sécurité, ou encore pour promener les chiens. Même chose pour les billets de banque : « On travaille avec des confettis de billets fournis par la Banque de France. Sur les billets, ce sont le papier et l’encre qui dégagent une odeur particulière. En Guadeloupe, les chiens sont aussi formés sur des dollars. »

Des chiens formés, mais tout de même prédisposés. « Certains chiens ont des prédispositions. Quand c’est le cas, on les propose au centre de Gramat. 80 % sont des Malinois, mais on a aussi un Berger hollandais et un Springer. Ils sont principalement recrutés grâce à leur capacité à monter et à redescendre très vite en tension », détaille l’adjudant.

Une faculté et un instinct de prédation naturels, essentiels pour les chiens formés « au mordant » pour la défense. « Ce sont des chiens que l’on utilise pour dissuader. On les entraîne à mordre avec une tenue spécifique dont l’épaisseur diminue jusqu’à 1 centimètre. À la fin, on place la tenue en dessous des habits civils pour que le chien soit habitué », détaille le maréchal.

Bilan 2024
En 2024, les maîtres-chiens du GIC ont saisi 10,5 kg de cannabis, 2,4 kg de cocaïne, 31.865 €, 13 armes et 115 cartouches. Ils ont mené 136 contrôles routiers, dont 70 en Haute-Vienne, 73 perquisitions, 62 pistages, 20 sécurisations de zones et 19 captures de chiens dangereux.

Groupement d’intervention cynophile de la gendarmerie de Limoges © Marine ASTIER
Groupement d’intervention cynophile de la gendarmerie de Limoges © Marine ASTIER
Groupement d’intervention cynophile de la gendarmerie de Limoges © Marine ASTIER
Groupement d’intervention cynophile de la gendarmerie de Limoges © Marine ASTIER
Groupement d’intervention cynophile de la gendarmerie de Limoges © Marine ASTIER
Groupement d’intervention cynophile de la gendarmerie de Limoges © Marine ASTIER

Source : www.lepopulaire.fr

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