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Le - À la rencontre de l’adjudant-chef Jumel, portraitistes de la gendarmerie de la Mayenne

À la rencontre de l’adjudant-chef Jumel, l’une des quatre portraitistes de la gendarmerie de la Mayenne

De Alexandre Frémont

Lundi 12 août 2024 à 3:00

C’est parfois ce qui débloque une enquête pour arrêter des suspects : le portrait robot. Quatre gendarmes de la cellule d’investigation criminelle du groupement de gendarmerie de la Mayenne sont formés à cette spécialité. Nous avons rencontré l’adjudant-chef Jumel, portraitiste depuis 2021.

L’adjudant-chef Jumel est portraitiste au groupement de gendarmerie de la Mayenne à Laval depuis 2021. © Radio France – Alexandre Frémont

C’est parfois grâce à eux que les enquêtes criminelles aboutissent. Les portraits robots permettent souvent d’appréhender des suspects ou de relancer des affaires. En Mayenne, ils sont quatre portraitistes au groupement de gendarmerie de la Mayenne, à Laval, département d’ailleurs le plus fourni dans la Région Pays-de-la-Loire. Les enquêteurs font appel à eux pour faire basculer des enquêtes. Nous avons rencontré l’une de ces experts, l’adjudant-chef Jumel, technicienne en identification criminelle, qui s’est lancée dans cette formation en 2021.

Une grande écoute

Pour elle, c’était d’abord un petit plus d’avoir cette compétence. « Je suis quelqu’un qui aime bien me former dans des nouvelles choses, il faut juste maîtriser l’outil informatique », raconte-t-elle. L’essentiel, selon l’adjudant-chef, dans ce travail, c’est l’écoute. Ça tombe bien, c’est ce qu’elle préfère. « Quand on demande à un témoin, ou à une victime, d’établir un portrait, il faut aussi la mettre en confiance, il faut être aussi bien avec elle, donc il y a un petit travail d’approche et d’aspect psychologique de prise en compte », ajoute la gendarme.

Pas besoin de savoir dessiner

Étonnamment, il ne faut pas être expert en dessin pour être portraitiste sourit l’adjudant-chef : « Finalement, on va juste retranscrire ce que nous dit la personne et tout est dans le logiciel, la bibliothèque est fournie et elle nous permet d’avoir 90% des formes de visage qu’on peut rencontrer aujourd’hui dans le monde ». En fait, elle n’a dessiné qu’une fois, c’était lors de sa formation en 2021 : « Une sorte de petit bizutage », raconte-t-elle. Le but est de dessiner une personnalité connue et de faire deviner aux autres.

Depuis trois ans, elle a dressé plusieurs portraits. Elle ne connaît jamais le devenir de son portrait, s’il a servi ou non à résoudre une enquête. Mais pour l’adjudant-chef, ce n’est pas frustrant pour autant. « En fait, le portrait-robot est vraiment une aide à l’enquête », explique la technicienne. Parce qu’il peut être très ressemblant, comme il peut avoir juste quelques ressemblances, on ne peut pas vraiment se conforter sur le fait que c’est vraiment l’individu qu’on recherche ». Après, quand ça « matche », comme on dit dans le métier, « on est content quand même », sourit-elle.

Toute l’équipe de portraitiste établit en moyenne dix portraits par an. En attendant, il y a toutes les autres tâches à faire, que ce soit des prélèvements, les tests au laboratoire ou encore l’astreinte. Autant dire qu’on ne s’ennuie jamais à la cellule d’investigation criminelle de Laval.

L’établissement du portrait robot se fait grâce à un logiciel par la ou le portraitiste de la gendarmerie. © Radio France – Alexandre Frémont

Source : www.francebleu.fr

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