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Indre-et-Loire : une unité de gendarmerie spécialisée dans les enquêtes de violences intrafamiliales

Publié le 23/08/2022 à 06:25 | Mis à jour le 23/08/2022 à 07:29

La Clap se compose de six gendarmes, répartis en trois binômes, sur la compagnie de Tours.
La Clap se compose de six gendarmes, répartis en trois binômes, sur la compagnie de Tours.
© Photo NR

Depuis sa création, fin 2020, la cellule de lutte contre les atteintes aux personnes de la compagnie de gendarmerie de Tours a enquêté sur 387 dossiers de violences intrafamiliales et conjugales.

Encore. La pensée, fugace, traverse l’esprit dès qu’une nouvelle affaire de violences conjugales ou intrafamiliales est jugée au tribunal judiciaire de Tours. Plusieurs fois par semaine, et même parfois, par jour. Signe que la machine judiciaire est à l’œuvre, mais aussi que ce type d’infraction est tristement ordinaire.
Les gendarmes de la Cellule de lutte contre les atteintes aux personnes (Clap) sont bien placés pour le savoir. Les six militaires de la compagnie de gendarmerie de Tours sont spécialisés dans les enquêtes contre les violences conjugales et intrafamiliales (1).
« Le record c’est quinze plaintes en une semaine » . Lors de sa création, en octobre 2020, la Clap traitait quatre à six plaintes par semaine. Aujourd’hui, le chiffre est proche d’une dizaine. « Le record, à ce jour, est de quinze plaintes en une semaine. Et c’est seulement pour la compagnie de Tours », rappelle l’adjudant Sébastien.
Une charge de travail importante mais nécessaire pour les six gendarmes. « On ne prendra pas le risque qu’un dossier passe à la trappe, souligne le commandant Julien Gauthier, chef d’escadron de la compagnie de Tours. On veut éviter que le féminicide de Mérignac se reproduise. »
Le 4 mai 2021, une femme de 31 ans était morte brûlée vive par son mari, dans la rue devant chez elle, à Mérignac (Gironde). L’enquête révélera que la victime avait déposé plusieurs plaintes contre son mari. « Sur la compagnie de Tours, il n’y a pas de dossier sensible qui pourrait exploser », analyse le commandant Julien Gauthier. Spécialisés dans le traitement de ce type d’infractions, les six enquêteurs de la Clap se sont tous portés volontaires.
Un suivi des dossiers assuré en temps réel . « Il faut un attrait particulier pour ce type de délinquance car ce sont des histoires difficiles », précisent-ils. Pour lutter contre les baisses de moral ou la surcharge de travail, une rotation est ponctuellement organisée pour renouveler les trois binômes.
Ces deniers sont répartis dans les communautés de brigades de Chambray-lès-Tours, La Membrolle-sur-Choisille et Luynes, mais sont complètement mobiles. « C’est nous qui nous déplaçons pour les auditions des victimes ou des auteurs », ajoute l’adjudant Kévin. La Clap se concentre davantage sur les mis en cause, tandis que la Maison de protection des familles (MPF), créée il y a un an, est spécialisée dans la prise en charge des victimes. Contrairement à la Clap de Tours, elle intervient dans tout le département.
Détachés de leurs unités respectives, les six gendarmes ne travaillent qu’aux enquêtes de la Clap qu’ils suivent du début à la fin. « On suit les dossiers en temps réel. On n’est pas pollué par d’autres missions », explique le maréchal de logis-chef Christophe. Rapidité, exhaustivité, et efficacité sont leurs maîtres mots.
La seule Clap de Touraine. En 2021, la Clap a traité 387 dossiers de violences conjugales ou intrafamiliales. Une centaine de garde à vue ont été menées, et vingt-cinq personnes ont été déférées devant la justice. Cet écart de chiffres s’explique notamment par la durée des investigations – certaines sont toujours en cours. « Et les déferrements ne concernent que les faits les plus graves », précise le commandant Julien Gauthier. « On préfère tout prendre plutôt que de passer à côté de faits de violence. Forcément, il y a du déchet », renchérit l’adjudant Sébastien.
Aujourd’hui, la compagnie de gendarmerie de Tours est la seule à bénéficier d’une Clap en Indre-et-Loire.
(1) Violences physiques, psychologiques, économiques, et sexuelles.

Source : www.lanouvellerepublique.fr

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