Une formation à la militarité pour les nouveaux GAV-EP
Auteur : Antoine Faure – publié le 8 avril 2022 Temps de lecture: ≃5 min.
Rencontre sur le camp de Beynes, dans les Yvelines, avec huit GAV-EP (Gendarme Adjoint Volontaire – Emploi Particulier), à l’heure de leur entrée officielle en gendarmerie, le 25 mars dernier, à l’issue d’une formation de 15 jours.
Ce ne sont pas les gendarmes les plus visibles sur le terrain. Eux sont engagés quotidiennement en coulisses, dans les cercles mixtes, les antennes médicales, les services des ressources humaines ou des affaires immobilières. Appelés à servir hors du champ opérationnel de la gendarmerie, uniquement sur des missions de soutien, ces GAV-EP (Gendarmes Adjoints Volontaires – Emploi Particulier) n’en sont pas moins indispensables.
Le 25 mars dernier, au cours d’une cérémonie en présence de leurs familles, huit d’entre eux, sept filles et un garçon, âgés de 20 à 26 ans, ont rejoint ce corps des GAV-EP, à l’issue d’une formation de 15 jours, suivie sur le camp de Beynes, dans les Yvelines.
Régionalisation de l’instruction
« Recruter des GAV-EP est un combat de tous les jours, estime Nicolas Guyomarch, chef du bureau des compétences de la division de l’appui opérationnel de la Région Île-de-France. Le problème principal tient au fait que nous perdions trop de candidats, en raison d’une trop longue attente, parfois plus de neuf mois, avant de pouvoir rejoindre l’école. D’où cette réforme, avec une régionalisation de l’instruction et une mutualisation avec les régions limitrophes, dont ce stage a été la première mise en œuvre. La Région Île-de-France a cadencé trois instructions sur l’année 2022, en mars, juin et octobre, volontairement distinctes des Préparations militaires gendarmerie (PMG). Résultat : nous sommes passés à quatre ou cinq mois d’attente, ce qui permet de conserver davantage de candidats. »
Lors de son discours d’ouverture de la cérémonie, le général Philippe Watremez, commandant du Groupement blindé de gendarmerie mobile, qui représentait le commandant de la Région Île-de-France, a souligné à quel point « la gendarmerie avait besoin de compter en son sein des personnels qui tiennent ces emplois et qui concourent à notre mission commune qui est de servir les citoyens. Nous sommes tous les maillons d’une chaîne, et c’est parce que chacun fait son travail, à la place qui est la sienne, que la gendarmerie peut fonctionner. »
Le général Watremez a ensuite remis officiellement aux huit nouveaux GAV-EP l’écusson de leur unité d’affectation. Un geste qui symbolise leur entrée en gendarmerie.
Plongeon collectif
Cette formation avait principalement pour objectif de découvrir l’aspect militaire de la gendarmerie : apprendre à marcher au pas, saluer, se mettre au garde-à-vous, défiler, comprendre les valeurs éthiques propres au milieu militaire. Le programme intégrait les apprentissages élémentaires de l’intervention professionnelle, la déontologie, le risque professionnel (sécurité et santé au travail, incendie, accidentologie…), le secourisme (PSC1), etc.
« C’était un public très agréable, car très en demande de cet aspect militaire, se réjouit l’adjudant-chef Nicolas, du Peloton de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG) de Meaux, directeur de ce stage, qui dirigera également les deux prochains, prévus en juin, puis en octobre. Il y avait beaucoup d’envie et d’enthousiasme. » À l’image de ce plongeon collectif dans le petit ru qui court sur le camp de Beynes, pour ramper dans la boue comme les militaires !
Mais ce stage de GAV-EP, et leur projet professionnel, ce sont encore celles et celui qui l’ont suivi qui en parlent le mieux, alors laissons leur la parole :
Kristina, affectée au centre médical des armées de Tours :
« J’avais envie de rejoindre la gendarmerie depuis le collège. On m’a conseillé ce stage et je ne le regrette pas ! C’était une formation très complète, très dense. On a appris beaucoup de choses, que les formateurs ont pris le temps de nous expliquer. Ils ont été formidables, nous ont accompagnés dans toutes nos démarches. »
Océane, affectée à la garde républicaine, à la section personnel officier et sous-officier :
« J’ai voulu suivre ce stage pour mettre un premier pied à la garde républicaine, avec un vrai projet de carrière, car je veux préparer le concours d’officier. Les valeurs de la gendarmerie, l’esprit de corps et de cohésion, ça me convient parfaitement. »
Lola, affectée au Groupement de gendarmerie départementale (GGD) d’Eure-et-Loir, au service des affaires immobilières :
« J’ai beaucoup d’amis militaires, dont mon petit copain ! Je voulais vraiment entrer en gendarmerie et j’ai beaucoup appris lors de cette formation. Les cadres étaient très à l’écoute. »
Antoine, affecté à la garde républicaine, à la fanfare du régiment de cavalerie :
« À la base, je suis un littéraire, mais je joue de la trompette depuis longtemps, et je voulais en faire mon métier, et que ça ait du sens, que ce soit utile pour la société. J’ai trouvé ce stage passionnant. Les cadres étaient très pédagogues, ils ont su trouver un équilibre entre une nécessaire autorité et une forme de proximité. Je suis passionné de musique et de chevaux, donc j’avais naturellement envie de rejoindre la garde républicaine. Après cette formation, je pars suivre un stage d’équitation de 12 semaines à Saint-Germain-en-Laye. »
Deborah, affectée à l’antenne médicale gendarmerie d’Orléans :
« Pour moi, c’était une première approche du monde militaire, et j’ai beaucoup apprécié ce stage. Je souhaite passer ensuite le concours de sous-officier. »
Vanessa, affectée à l’antenne médicale gendarmerie de Rouen :
« J’aime quand c’est carré ! Je pense sincèrement que le seul environnement où je peux m’épanouir, c’est le monde militaire. Et là, c’était parfait, carré comme je voulais ! »
Laure, affectée à la Région Bourgogne-Franche-Comté, à la section personnel non-officier :
« Je voulais rejoindre l’armée de Terre, mais j’ai eu un problème au poignet. J’ai assisté à une intervention de la gendarmerie à la Mission locale et je me suis inscrite le lendemain. »
Zineb, affectée au cercle mixte de gendarmerie d’Orléans :
« Je ne pensais pas devenir gendarme. Je travaillais en tant que civile au cercle mixte, et on m’a conseillé de suivre cette formation pour devenir GAV. Intégrer la gendarmerie, c’est une décision importante. J’ai toujours travaillé dans la restauration, et ça me permet de continuer à faire le travail que j’aime, avec un rythme plus compatible avec ma vie de famille, puisque j’ai deux enfants. »
Pour ces huit jeunes, le parcours professionnel en gendarmerie a officiellement débuté le lundi 28 mars. Désormais, ils vont voir la vie en bleu !