Raid Amazones : enfin le grand départ pour les gendarmes participantes !
Auteur : le chef d’escadron Sophie Bernard – publié le 12 mars 2022 Temps de lecture: ≃4 min.
Elles auraient dû partir il y a deux ans pour la grande aventure du Raid Amazones, mais la crise sanitaire en a décidé autrement. Océane, Pauline et Audrey, toutes les trois gendarmes mobiles à l’escadron de Lucé (28) et formant une équipe, mais aussi Mathilde, affectée à la brigade de recherches de Saint-Marcellin (38) et binômée avec sa sœur, s’envoleront finalement ce dimanche 13 mars, direction le Sri-Lanka.
Avant même de s’élancer dans les diverses épreuves sportives prévues par l’organisation du Raid Amazones, elles ont déjà pu démontrer leur endurance. En 2019, les gendarmes mobiles Océane, Pauline et Audrey sont bien décidées à participer aux 20 ans de cet événement hors du commun, permettant d’allier leurs deux passions : le sport et les voyages. En effet, ce raid, exclusivement féminin et non motorisé, consiste à enchaîner, par équipe de deux ou trois, durant six jours, différents défis sportifs (run and bike, canoë, tir à l’arc, trail, etc.), tout en participant à des causes humanitaires et en découvrant le pays désigné.
De la même manière, Mathilde, alors gendarme à la brigade de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs (38), s’inscrit avec l’une de ses collègues pour vivre cette aventure, qui doit se dérouler fin 2020, en Thaïlande.
Le Raid Amazones s’inscrivant dans une démarche avant tout caritative, les deux équipes commencent à collecter des fonds pour financer leur voyage et soutenir une cause qui leur tient à cœur. Les premières choisissent « ADA Jade », une association qui contribue à financer les soins de Jade, la fille d’un camarade atteinte d’une maladie génétique rare. Les secondes souhaitent venir en aide à l’association « Infosarcomes », qui lutte contre les cancers rares. Parallèlement, les cinq jeunes femmes entament leur préparation physique.
Changement de programme
Mais c’est sans compter la crise sanitaire, qui va venir chambouler ce beau projet ! Ayant commencé à collecter des fonds bien en amont, les trois gendarmes mobiles parviennent à boucler leur budget juste avant le premier confinement. « Nous avions atteint les 12 000 euros en organisant une tombola dans un hôtel de La Réunion où nous étions en déplacement avec l’escadron. Une chance, car tous les commerces ont fermé ensuite », se souvient Océane.
Un défi également relevé par Mathilde et sa coéquipière, qui ont préféré « solliciter de nombreux petits artisans et commerçants locaux, davantage intéressés par notre projet, plutôt que de grands groupes »
Le raid est reporté plusieurs fois et change à différentes reprises de destination, au gré des confinements et des annonces gouvernementales. « Cela a mis beaucoup de temps à se décanter, notamment en fonction des pays qui ouvraient ou non leurs frontières. Le raid devait avoir lieu initialement en Thaïlande, puis il a été prévu à La Réunion, sur l’île Maurice et, enfin, au Sri Lanka », relate Océane.
Autant de changements qui finissent par décourager la collègue de Mathilde, obligeant cette dernière à trouver une nouvelle coéquipière et à construire un nouveau projet caritatif. « Cela a été une évidence de proposer à ma sœur Axelle de se joindre à cette aventure. Nous avons alors créé une nouvelle équipe et pris la décision de soutenir l’association « Ruban Rose ». En fabriquant, puis en vendant des pochettes en tissu, nous avons récolté 2 000 euros pour cette cause, tandis que les premiers fonds seront versés à Infosarcomes comme prévu. »
« Plus motivées que jamais »
Les deux années qui se sont écoulées ont aussi eu certaines vertus. D’abord s’agissant de l’état de santé de Jade, qui s’est grandement amélioré. « Entre temps, la petite se porte beaucoup mieux. Afin de rester dans l’esprit du raid, nous avons donc proposé à ses parents de lui reverser les fonds collectés, afin de l’inscrire cette année dans le sport de son choix », explique Océane.
Les cinq participantes ont aussi mis à profit ce temps supplémentaire pour continuer de se préparer aux différentes épreuves sportives. « Lors d’un déplacement en Guyane, nous avons pu nous entraîner au run and bike, en participant à un marathon organisé autour de la station spatiale », ajoute la gendarme mobile. « Ma sœur habitant à 900 km de chez moi, nous avons profité de l’été dernier pour se retrouver et s’entraîner ensemble sur certaines disciplines », reconnaît, de son côté, Mathilde.
Enfin, cette longue attente a eu le mérite de renforcer encore davantage la motivation des jeunes femmes et de leur permettre de partir avec toute une petite communauté de supporters derrière elles. « Une chaîne de télévision chartraine nous a proposé de réaliser un reportage sur notre aventure. Nous sommes suivies par plus de 1 600 personnes sur Instagram, et l’association gunfighters (composée de forces de l’ordre pratiquant la moto, NDLR) a proposé de nous rejoindre dimanche à l’aéroport, pour nous souhaiter bonne chance. Entre l’attente, ce soutien sans faille et mon départ prochain de l’escadron, nous sommes plus motivées que jamais et visons le podium », espère Océane. Un souhait que nous formulons également pour ces deux équipes de choc !