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Intervention

Calais : Comment le Raid a clôturé les débats au squat du Fort-Nieulay ?

Ce vendredi 11 février au matin, un hélicoptère de la gendarmerie a déposé des hommes du Raid sur le toit de la tour J, squattée par un collectif depuis lundi. La fin de cinq jours où le quartier aura lui aussi vécu de vives tensions avec les jeunes du quartier venus en profiter pour semer le désordre.

Par Florent Caffery | Publié le11/02/2022 

L’évacuation a eu lieu ce vendredi matin rue d’Ajaccio.
L’évacuation a eu lieu ce vendredi matin rue d’Ajaccio.

Il est un peu moins de 8h30 ce vendredi matin lorsque cet habitant de la rue du Caire voit débouler l’hélicoptère de la gendarmerie nationale au-dessus de la tour J de la rue d’Ajaccio.« Ça a été très vite, au moins six gars sont descendus en rappel, à la corde, comme dans les films. » Pas question ici de prendre quelques plans du futur James Bond, plutôt de mettre fin à une occupation illicite « dans des conditions dangereuses pour les personnes qui s’étaient introduites dans l’immeuble », insiste la sous-préfète de Calais Véronique Deprez-Boudier.

Quelques heures plus tôt et pour un troisième soir de suite, des incidents entre des jeunes du quartier, accompagnés de no-borders, et la police, ont émaillé la vie du quartier. Des groupes déambulaient par-ci par-là, une poubelle incendiée rue Mogador avec intervention des pompiers escortés par la police, des jets de bouteilles en verre, des mortiers. Au bilan, d’après la préfecture, 15 interpellations, dont quatre gardes à vue qui étaient toujours en cours ce vendredi soir d’après le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Une bonne dizaine d’occupants de l’immeuble avaient quant à eux quitté les locaux.

« Ces opérations sont cadrées »

À l’aube, vers 5h, une vingtaine de militants soutenant l’action du collectif, ont débarqué. « On craint une évacuation très tôt, lâchait une jeune femme. Vous avez des infos sur le sujet ? » C’est finalement une fois le soleil levé que le dispositif des forces de l’ordre s’est étoffé. « À l’arrivée de l’hélicoptère, une vingtaine d’individus ont quitté l’immeuble de leur propre fait (dans une nuée de gaz lacrymogène et en courant, pour éviter d’être interpellés, nldr), ils étaient libres de sortir de toute façon, relevait Benoît Desferet, directeur départemental de la sécurité publique.  Le Raid a été mobilisé car il y avait une occupation régulière au niveau du toit. Il était fondamental que le Raid puisse intervenir par le haut. »

La politique du zéro squat

À 9h, l’affaire était pliée et l’intervention du Raid aussi éclaire que l’intrusion du collectif, cinq jours plus tôt, dans cette tour vouée à la destruction.

Le bailleur Terre d’Opale Habitat avait déposé un référé en urgence, la réponse de la justice aura été rapide, les autorités ne souhaitant pas voir la situation perdurer. L’ordonnance visant l’évacuation a été rendue jeudi par le tribunal de Boulogne-sur-Mer. « Il est extrêmement important que ces libérations de squat puissent se faire dans le respect de la procédure judiciaire, martèle la sous-préfète. Ces opérations sont cadrées. »

Hier matin, vers 7h, une vingtaine de personnes faisaient face aux policiers en face de l’immeuble occupé.
Hier matin, vers 7h, une vingtaine de personnes faisaient face aux policiers en face de l’immeuble occupé.

Et se répéteront autant que nécessaire, mais Benoît Desferet ne veut pas entendre parler du « jeu du chat et de la souris. C’est notre métier que de redonner l’immeuble au propriétaire. Si c’est nécessaire, on se remettra systématiquement à l’ouvrage ».

Source : www.nordlittoral.fr

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