La Bazoque : Didier Salamon, l’ancien gendarme devenu porte-drapeau
Celui qui rêvait d’être motard a passé 38 ans dans la gendarmerie et à la Garde républicaine. Il s’occupe désormais des Anciens combattants de La Bazoque (Calvados).
Publié le 21 Nov 21 à 18:12
Le 11 novembre 2021, Didier Salamon a reçu l’insigne de porte-drapeau. Celui qui rêvait d’être motard a passé 38 ans dans la gendarmerie et à la Garde républicaine. Il s’occupe désormais des Anciens combattants de La Bazoque (Calvados).
Actu : Didier Salamon, quel est votre parcours ?
Didier Salamon : J’ai 60 ans. J’habite La Bazoque où je suis porte-drapeau depuis 2019. J’ai fait toute ma carrière dans la gendarmerie – soit 38 ans.
J’ai voulu être gendarme depuis l’âge de 6 ans. J’habitais dans les Deux-Sèvres avec mes parents. Mon père, qui était gaulliste, savait que le général De Gaulle était en visite d’État dans le département en 1967. Nous nous sommes mis au bord de la route pour le voir passer. Quand les motards de la gendarmerie ont défilé, ça m’a fasciné et je me suis dit que je ferais ça plus tard.
J’ai fait mon service militaire en février 1982 et je me suis engagé comme gendarme auxiliaire, car je voulais appréhender le métier avant de m’engager dans la gendarmerie. Ça m’a plu et j’ai fait mon dossier pour être sous-officier. J’ai intégré la gendarmerie par l’école de Châtellerault (Vienne) en 1983. Après 6 mois, un instructeur qui trouvait que je maniais bien les armes m’avait conseillé d’intégrer la Garde républicaine.
Comment s’est passée votre intégration à la Garde républicaine ?
D.S. : En 1983, j’ai débuté au 1er régiment d’infanterie de la Garde républicaine, qu’on appelle le régiment du Président. Ce régiment s’occupe surtout des services d’honneur pour les grandes personnalités de l’État et les personnalités étrangères. J’ai fait trois séjours à la Garde. J’ai travaillé 15 ans à l’Élysée et 4 ans au Sénat et à l’Assemblée nationale.
J’ai fait deux séjours en gendarmerie. De 1990 à 1995, j’étais à Melun pour former des gendarmes auxiliaires, des appelés du Contingent et de 2014 à 2019, à Fontainebleau pour former des gendarmes volontaires.
Entre 1999 et 2005, avec d’autres camarades, nous avons créé le centre d’information et de recrutement de la gendarmerie nationale à Caen, qui faisait de l’information et de la communication sur la Basse-Normandie.
« J’ai vu de nombreux chefs d’État à l’Élysée »
Qu’est ce qui vous a plu dans la Garde républicaine ?
D.S. : La rigueur ! Tout au long de ma carrière, on a mis en avant ma tenue exemplaire. Ce que j’ai acquis dans ce régiment, je l’ai mis en pratique dans les autres missions : uniforme toujours propre, chaussures cirées. C’est aussi le goût du sport car à la Garde, on en fait beaucoup.
Quelles sont les rencontres les plus marquantes dans votre carrière ?
D.S. : En étant à l’Élysée pendant 15 ans, j’ai vu de nombreux chefs d’État dont Nelson Mandela lors de sa première visite d’État en France, Gorbatchev, Boris Eltsine, Bill Clinton, Ronald Reagan.
En 1987, j’ai rencontré Lady Diana, car le président François Mitterrand avait invité le Prince Charles et son épouse pour les cérémonies du 11-Novembre. Pour la première fois, il y avait un défilé commun avec les troupes françaises et anglaises. Notre régiment avait été passé en revue par le Prince Charles et Lady Diana.
Avez-vous gardé des anecdotes de cette période ?
D.S. : Dans les années 1990, lors d’un sommet pour la planète, plusieurs chefs d’État sont venus en France. Un président africain est descendu de sa grosse limousine avec son épouse. J’étais avec mon sabre, et au moment où l’épouse passe devant moi, elle perd son « panty », une énorme culotte bouffante avec de la dentelle, qui tombe à ses pieds. Les yeux du président se sont transformés en mitraillettes. La scène s’est répétée dans l’escalier.
En 1997, en tant que porte-drapeau pour le 1er régiment d’infanterie, on accueille le vice-roi d’Arabie Saoudite. Il y a une très grosse tempête sur Orly. Les vents soufflaient à plus de 110 km/h. Le vice-roi descend de l’avion et au moment de rendre les honneurs, il y a eu une grosse bourrasque et j’ai failli m’envoler avec mon drapeau. Madame Alliot-Marie, qui était ministre de la Défense, a dû avoir pitié de moi car elle m’a fait un signe de tête en disant « oups ! ».