Qu’est-ce que le fort de Brégançon?
06h00 , le 3 août 2021, modifié à 10h13 , le 3 août 2021
L’ANTISÈCHE – Depuis vendredi, Emmanuel Macron séjourne au fort de Brégançon. Mais quel est ce lieu? Chaque jour, l’antisèche du JDD répond à une question pas si bête que ça, pour mieux comprendre l’actualité.
Situé sur la commune de Bormes-les-Mimosas (Var) et perché sur un piton rocheux de 35 mètres, c’est le lieu de villégiature des présidents de la République. Le fort est relié à la côte par une jetée artificielle, ordonnée par le général de Gaulle, doté d’un héliport et d’une petite plage privée, face à la Méditerranée où se nichent les paparazzi. Le lieu a une vue imprenable sur les îles de Porquerolles, de Port-Cros et du Levant.
Le général de Gaulle est le premier chef de l’Etat à y passer une nuit, en 1964. Quatre ans plus tard, en 1968, le fort et l’îlot sont rattachés au ministère des Affaires culturelles et prennent le statut de résidence présidentielle. Auparavant, comme le précise le site internet de l’Elysée, il a été successivement sous l’autorité des comtes de Provence, puis est dans le domaine de la couronne de France en 1246, à la suite du mariage de Béatrix de Provence avec Charles d’Anjou, frère du roi Louis IX. Déclassé militairement en 1919, après la Première Guerre mondiale, le fort est ensuite loué, notamment à l’industriel et homme politique français Robert Bellanger.
Hollande a ouvert le lieu au public
Au fil des années, les prédécesseurs d’Emmanuel Macron avaient profité du fort avec plus ou moins de régularité, Jacques Chirac étant le plus assidu. François Mitterrand s’y rendait très rarement mais avait reçu le chancelier allemand Helmut Kohl en 1985. François Hollande – qui s’y était rendu avec Valérie Trierweiler à l’été 2012 – l’avait finalement délaissé et en avait confié la gestion au Centre des monuments nationaux (CMN) pour l’ouvrir au public, sur réservation, à partir de 2014.
Emmanuel Macron a renoué avec la tradition. Il y a notamment fait construire une piscine hors-sol en 2018. Profonde de 1,20 mètres, elle mesure 10 mètres sur 4 et a coûté, selon l’Elysée, 34.000 euros. Pour justifier ce coût, les services de la présidence assurent à l’époque que cet aménagement permettra d’économiser 60.000 euros, « soit le coût de deux embarcations de la gendarmerie nationale, d’ordinaire dévolues au sauvetage en mer, et qui sont mobilisées l’été pour la protection du Président ».