Solidarité
Les gendarmes mobiles d’Aurillac (Cantal) récoltent plus de 2.000 € pour les enfants hospitalisés
Publié le 27/07/2021 à 12h11
Pendant 24 heures, entre vendredi et samedi, les gendarmes mobiles de l’escadron 18/5 ont organisé un relais géant afin de recueillir des fonds pour les enfants hospitalisés. © Marjolaine Guillouard
Pendant 24 heures, entre le vendredi 23 et le samedi 24 juillet, les gendarmes mobiles de l’escadron 18/5 ont organisé un relais géant afin de recueillir des fonds pour les enfants hospitalisés.
Derrière les grilles de la caserne Giboulot, les gendarmes mobiles de l’escadron 18/5 d’Aurillac courent, sous la chaleur, ou font du vélo. Çà et là, un petit brumisateur improvisé aide les athlètes au cours de l’effort, qui s’est répété, militaire après militaire, pendant 24 heures, entre vendredi et samedi matin.
À l’origine, il y a une association, « Père Noël Cal I Anar », qui permet habituellement d’acheter des jouets aux enfants des gendarmes, dans un contexte de caserne où les parents peuvent être rappelés en mission du jour pour le lendemain, ou partir de long mois en outre-mer.
« Avec le Covid-19, cela a été compliqué, explique le gendarme Jérémy Bailly, président de l’association depuis trois ans. Nous avons voulu relancer l’association, et on a pensé à l’hôpital, qui a vécu des moments compliqués. L’association L’Eveil des enfants hospitalisés a été intéressée. »
Résultat : les militaires pédalent et courent, en relais, avec l’objectif d’accumuler le plus de kilomètres possibles, en faisant des relais de 40 minutes en course et d’une heure à vélo d’appartement connecté. Des sponsors ont apporté leur soutien, et chaque kilomètre à pied vaut deux euros, contre un euro pour ceux à vélo. Et vu la condition physique des occupants de la caserne Giboulot, ça risquait de grimper. Bingo : ils ont réalisé 572 kilomètres en vélo, et 287 en courant, pour un total récolté proche des 2.500 €
« En tant que gendarmes mobiles, on est entraînés, sourit Jérémy Bailly. C’est surtout que cela met en avant nos valeurs à travers le sport, comme la cohésion. »
Depuis l’ombre des arbres, devant le mess des officiers, Elisabeth Brestin, trésorière de l’association, et Christelle Reynes, sage-femme coordinatrice, regardent les militaires passer. « Même s’il y a eu moins de bronchiolites, moins de gastro-entérites, le Covid-19 a eu un impact, explique la première. On a eu beaucoup d’hospitalisations d’adolescents dans des contextes psycho-sociaux compliqués, ça a été flagrant. »
« Cela va être très utile, continue Christelle Reynes, qui rappelle que le pôle femme-enfant a déménagé à l’automne dernier. Il faut faire la décoration du service, il est un peu tristounet pour le moment… Il a fallu tout recommencer à zéro, mais l’activité était la même… »
Depuis le début de la crise du Covid, l’association a tout de même pu bénéficier de dons, de la part de particulier ou d’institutions, qui permettent de récupérer des jours ici, des livres ou des feutres là, de financer une voiture pour aller au bloc… Tout pour faciliter le passage des enfants dans l’environnement si particulier que peut représenter l’hôpital.
Les gendarmes mobiles ont trouvé là l’occasion de se réunir, ce qui n’est pas si fréquent, entre deux missions – ils se préparent à partir plus de trois mois en Nouvelle-Calédonie. Pas simple, après trois années difficiles à traverser avec la crise des Gilets jaunes : « Depuis les événements sociaux de ces trois dernières années, on est souvent mobilisés, parfois du jour pour le lendemain », explique le gendarme Bailly.
Alors cet événement tourné vers l’extérieur, « ce n’est pas pour redorer notre image. On peut être mal perçu parce qu’on a cet aspect répressif, mais on est au service de la population. Cela permet de rappeler que nous sommes avant tout des humains. »
Pierre Chambaud